Val-d'Oise: le maire de Franconville se met en grève pour protester contre le manque d'aides de l'État

"Mon rôle aujourd'hui, c'est de tout tenter pour que le levier de la fiscalité soit le dernier recours." Xavier Melki, maire les Républicains de Franconville dans le Val d'Oise, est en grève depuis le début de la semaine.
L'élu a décidé de couper entièrement les ponts avec les services de l'État, et ce jusqu'au vote du budget 2023. Il a annulé toutes ses réunions, qu'importe leur objet.
"On ne nous répond pas"
L'élu proteste contre la baisse des dotations de l'état et l'absence d'aides aux communes face à la flambée des prix de l'énergie. Selon lui, dans ces conditions, il est impossible d'assurer convenablement son mandat et de voter son budget.
Toutes les collectivités "doivent avoir des budgets équilibrés, autant de dépenses que de recettes", rappelle le maire sur BFM Paris Île-de-France. Pourtant, "ça fait 40 ans que l'on vote des budgets déséquilibrés", dénonce-t-il.
"Pour ma part, quand vous avez un budget de 55 millions d'euros et que vous avez 10% de dépenses en plus, il faut bien trouver soit 10% d'économie, c'est-à-dire dans les services publics, soit 10% de recettes, c'est-à-dire dans les poches des habitants. On ne peut pas laisser ça comme ça."
L'élu a pris cette décision drastique après en avoir eu assez que ses demandes tombent dans l'oreille d'un sourd. "Le problème ce n'est pas de plus discuter, c'est que lorsque l'on pose des questions, on ne nous répond pas."
Un risque de forte augmentation des impôts
La goutte d'eau pour Xavier Melki, cela a été quand la ministre des collectivités Dominique Faure a annoncé l'augmentation des cotisations sociales, "contrairement aux engagements pris".
Avec l'inflation qui pèse sur sa commune, le maire LR lance l'une de ses dernières cartes pour rétablir son budget à l'équilibre sans impacter ses administrés. "Les députés ne nous répondent pas donc on mobilise l'opinion publique."
"J'hésite à fermer la cantine ou à fermer la patinoire et la piscine, parce que l'on a un marché qui arrive à échéance et que les denrées vont prendre 50%. Alors je fais quoi, je fais payer les enfants ?", s''indigne-t-il.
Xavier Melki l'admet, "un maire tout seul ne pourra pas faire bouger", mais il compte sur les associations d'élus pour protester. Selon lui, les élus locaux sont pris à la gorge et n'auront d'autres choix que d'augmenter leurs impôts.
"Si on ne se mobilise pas, ça va être des taux d'imposition qui vont augmenter à deux chiffres", prévient le maire. "Et le lien de confiance avec les citoyens va se briser."