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Paris Île-de-France

Val-d'Oise: la préfecture envisage d'interdire un rassemblement du comité "Vérité pour Adama"

Le collectif "La Vérité pour Adama", lors d'une marche le 7 mai 2021 devant le palais de justice de Paris pendant le procès en diffamation d'Assa Traoré.

Le collectif "La Vérité pour Adama", lors d'une marche le 7 mai 2021 devant le palais de justice de Paris pendant le procès en diffamation d'Assa Traoré. - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Le préfet met en garde les organisateurs de "risque de débordements et de troubles à l'ordre public" que pourrait entraîner le rassemblement, quelques jours après les émeutes.

Le calme est revenu dans le Val-d'Oise, et la préfecture espère le maintenir. Après plusieurs nuits d'émeutes en Île-de-France, survenues après la mort de Nahel, plusieurs événements culturels ont été annulés pour garantir la sécurité des personnes.

Dans ce contexte, la préfecture du Val-d'Oise envisage sérieusement d'interdire un événement organisé par le collectif "Vérité pour Adama" ce samedi 8 juillet. Une marche, suivie d'un concert, sont prévus à Persan et Beaumont-sur-Oise.

Susceptible de rassembler des "éléments perturbateurs"

"Le projet d'organisation de cette marche intervient dans un contexte de tensions particulièrement violentes", écrit le préfet Philippe Court dans un courrier adressé au collectif organisateur. Ce dernier évoque la "possible venue" de la mère de Nahel qui "pourrait conduire, à elle seule, à fédérer autour de l'événement des éléments perturbateurs".

Il pointe également la volonté de "nombreuses associations contestataires, pour certaines proches de l'ultra-gauche, dont les Soulèvements de la Terre" à participer à la marche.

Philippe Court estime impossible d'engager assez de forces de l'ordre pour assurer la sécurité tout au long de la journée. Le préfet affirme également avoir demandé au comité "Vérité pour Adama" de contractualiser avec une association agréée de sécurité civile pour assurer la sécurité des animations, sans avoir eu de retours.

Le collectif a jusqu'à ce vendredi midi pour présenter ses "observations" et assumer la sécurité de son événement, sans quoi le préfet pourrait prendre la décision d'interdire la marche.

Le collectif maintient son appel

Sur Twitter, le collectif a réagi et indique maintenir son appel "à toutes et tous pour marcher comme nous le faisons chaque année depuis sept ans, depuis la mort d’Adama Traoré le 19 juillet 2016 entre les mains des gendarmes de Persan".

"Ce rassemblement est un rendez-vous commémoratif précieux et nécessaire pour nos familles, pour toutes celles et ceux qui défendent l’égalité et demandent la fin de l’impunité policière", poursuit le collectif, qui assure que depuis sept ans, la préfecture "se dit satisfaite de la manière dont le comité Adama gère l'évènement".

Le collectif estime que "priver les gens de leur droit de marcher, de leur droit de s’exprimer, c’est jeter de l’huile sur le feu, c’est céder à la panique et ne pas se montrer à la hauteur de ses responsabilités institutionnelles".

Persan touchée par des violences urbaines

La commune de Persan a été lourdement touchée par les récentes émeutes, comme le rappelle le préfet.

"Au cours de la soirée du 3 juillet, de la vandalisation et de la destruction par incendie de la mairie, du poste de police municipale, et du centre communal d'action sociale."

Ce même soir, 80 habitants ont dû être évacués de leur logement, précise enfin le préfet.

Juliette Moreau Alvarez