"Une amie qu'on croyait perdue": Parisiens et fidèles "heureux" après la réouverture de Notre-Dame

Notre-Dame de Paris a officiellement rouvert ses portes samedi et la messe inaugurale de l'édifice restaurée s'est tenue ce dimanche matin. Aux abords de la cathédrale, de nombreux badauds ont exprimé leur joie de la voir renaître.

Notre-Dame rendue aux fidèles et aux Parisiens. Au lendemain de la cérémonie officielle marquant la réouverture de la cathédrale, plus de cinq ans après l'incendie qui l'a ravagée, la cathédrale a accueilli ce dimanche 8 décembre une messe inaugurale et ainsi pleinement renoué avec sa vocation: être le cœur du diocèse de Paris.

Aux abords de l'édifice, BFMTV a rencontré ce matin un homme grimé en Quasimodo, bossu héros du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Plein d'enthousiasme vis-à-vis de la renaissance de la cathédrale, il a interprété devant notre caméra Belle, l'une des chansons centrales de la comédie musicale adaptée du roman, avant d'assurer qu'il comptait participer à la messe de 18h30 organisée au sein de l'édifice.

Les places pour la messe sont parties "extrêmement vite"

Cette messe est la première à être ouvertre au public sur réservation, l'accès de celle de ce dimance matin s'est faite sur invitation.

Il raconte avoir fait une nuit blanche de lundi à mardi pour obtenir une place pour assister à l'événement: "Il y a eu beaucoup, beaucoup de demandes, c'est parti extrêmement vite", raconte-t-il.

Le diocèse organise jusqu'au week-end prochain une semaine d'"octave" avec deux messes quotidiennes, à 10h30 et 18h30. Un point fort de la semaine sera le retour, vendredi après-midi, de la couronne d'épines à Notre-Dame.

À l’intérieur de Notre-Dame, Patrick Orhand, bénévole au secours catholique, 68 ans, explique à l'AFP être venu "rendre hommage à toutes ces personnes, pour l'énergie qu'elles ont mises à restaurer Notre-Dame". Le retraité, émerveillé, "a regardé toute la journée à la télé (samedi)" la cérémonie de réouverture.

Non loin, Florence Leroux, 51 ans, est l'une des fidèles venues représenter sa paroisse de Saint-Pierre de Montmartre. Au début "je ne pensais pas pouvoir venir. Quand on m'a proposé d'être porte-bannière, j'ai tout de suite dit oui", se réjouit-elle.

"Il y a cinq ans, j'ai beaucoup pleuré"

De son côté, Monique Kashale, venue de Kinshasa avec son époux, une petite croix en or visible par-dessus son écharpe, s'est dite "heureuse, sur le parvis, de voir la cathédrale "rénovée".

"Il y a cinq ans, j'ai beaucoup pleuré, parce qu'elle était en feu", a confié la femme âgée de 75 ans, venue "pour prier" en dépit du froid et de la pluie. "Hier, c'était pour les politiciens, mais aujourd'hui c'est pour nous, le peuple. Pour qu'on vienne dire merci au Seigneur", ajoute-t-elle.

Une Parisienne habitant dans le 15e arrondissement présente aux abords de la cathédrale dit auprès de BFMTV sa joie d'avoir, comme le disait l'animateur Stéphane Bern samedi, "retrouvé une vieille amie qu'on croyait avoir perdue" et se dit "heureuse de partager ça avec le monde entier, que tout le monde se réjouisse".

Pour les visiteurs souhaitant admirer les murs blonds, le mobilier minimaliste et les vitraux partiellement restaurés sans pour autant assister à une messe, l'accès à la cathédrale sera possible à partir de lundi 15h30 - là aussi sur réservation. Après ces cérémonies de réouverture, l'affluence devrait durer, le diocèse de Paris attendant désormais de 14 à 15 millions de visiteurs chaque année.

Dans un message lu samedi durant la cérémoni de réouverture, le pape François, qui n'était pas présent, a plaidé pour continuer à accueillir "gratuitement" les visiteurs, alors que la ministre française de la Culture démissionnaire Rachida Dati a lancé un pavé dans la mare en évoquant une entrée payante.

Glenn Gillet avec AFP