"Sans eux, il serait vivant": Gaëlle, la soeur de Samuel Paty, veut "regarder les accusés en face" au procès

Un portrait de Samuel Paty sur la façade de l'hôtel de ville de Conflans-Sainte-Honorine, le 3 novembre 2020 dans les Yvelines. - Thomas COEX © 2019 AFP
Un moment attendu par la famille de Samuel Paty. Alors que le procès de huit adultes mis en cause dans l'assassinat de l'enseignant en 2020 aura lieu ce lundi 4 novembre au 20 décembre devant la cour d'assises spéciale de Paris, sa soeur Gaëlle a fait part de ses attentes à nos confrères du Nouvel Obs.
Elle y explique attendre "ce moment depuis quatre ans" et assure qu'elle sera présente "à toutes les audiences", d'autant qu'elle-même se prépare à prendre la parole lors du procès.
"Je crois que j'aurai besoin de dire aux accusés que je n'ai pas de naïveté, que sans eux, Samuel serait vivant, et qu'ils sont aussi responsables que ceux qui ont porté les armes. Ils ont orchestré ce qu'il s'est passé."
Gaëlle Paty veut pouvoir "tout entendre"
Gaëlle Paty déclare vouloir "regarder les accusés en face, tout entendre, tout savoir et dire moi-même des choses. Le procès ne permet pas de tourner toutes les pages, mais une, importante".
Un premier procès avait eu lieu en décembre 2023, pour les six mineurs ayant contribué à orienter le terroriste en direction de Samuel Paty à la sortie des cours. Un procès auquel Gaëlle Paty avait également assisté.
"Personnellement, j'en avais besoin pour aborder le nouveau procès, le vrai procès. Pour faire face. En revanche, au tribunal pour enfants, ma famille et moi avons été très déçus par les adolescents, qui n'ont rien dit", raconte-t-elle au Nouvel Obs.
Alors que la place des réseaux sociaux, ainsi que les dysfonctionnements de l'État et le manque de protection de Samuel Paty ont beaucoup été pointés du doigt dans la mort de l'enseignant, Gaëlle Paty estime que ce procès "n'est pas le lieu" pour évoquer ces questions, même si elle reconnaît que "bien sûr, il y a eu des dysfonctionnements".
La soeur de l'enseignant évoque une "exigence de vérité" pour ce procès, après lequel elle espère pouvoir retrouver une vie "plus normale".