RER, métro, bus: vers un investissement de 8,4 milliards d'euros en Île-de-France jusqu'en 2027

Un Transilien (illustration). - Martin Bureau - AFP
8,4 milliards d'euros devraient être investis d'ici 2027 dans les mobilités en Île-de-France. Un protocole d'accord doit être signé ce mercredi 20 décembre par le conseil régional d'Île-de-France avec Clément Beaune, le ministre des Transports.
Ce texte permet d'attendre la signature définitive du Contrat plan État-région (CPER) sur la partie transports à l'horizon de l'été 2024, et dont les négociations ont débuté à l'été 2023.
Un investissement "historique"
Ce protocole, dont l'investissement financier est "historique" pour Valérie Pécresse, permet "de franchir une nouvelle étape au service d'une Île-de-France plus équilibrée".
"Le travail n'est pas tout à fait fini. Cette maquette servira de base à la grande concertation qui sera réalisée en 2024 en vue d'une adoption définitive du CPER à l'été prochain. C'est pour cela que nous faisons un fond relais pour cette année", a indiqué Valérie Pécresse en conseil régional.
Concrètement, le CPER Mobilités prévoit 8,4 milliards d'euros d'investissements jusqu'en 2027. 3,7 milliards d’euros seront financés par la région Île-de-France, 3 milliards d’euros par l'État et la Société du Grand Paris et 1,7 milliard d’euros par les opérateurs RATP, SNCF, IDFM et les collectivités locales.
"La région est le premier financeur du CPER et va bien au-delà de la parité financière avec l'État", poursuit Valérie Pécresse. Un montant qui sera complété par un volet vélo.
"Les 300 millions d'euros du plan vélo seront ajoutés par un financement ad hoc, comme les routes", a précisé Valérie Pécresse. "Au total, c'est 4,3 milliards d'euros que la région investira pour la décarbonation de ses transports dans les quatre années qui viennent."
"Le compte n'y est pas côté État", déplore Isabelle Beressi, conseillère socialiste. "Ce sera insuffisant pour rattraper le sous-investissement (...) et éponger les surcoûts", a-t-elle poursuivi. "C'est une hausse de l'enveloppe de l'État de 36%", nuance Aurélie Taquillain, présidente du groupe macroniste à la région.
712 millions d'euros pour la semi-automatisation des RER
Parmi les investissements sur les transports en commun: la modernisation des RER et Transiliens pour un budget de 1,1 milliard d'euros sur la période. Mais aussi la semi-automatisation du RER B et D, avec le système Nexteo. Elle permettra de faire circuler plus de trains dans le tunnel entre Chatelêt et Gare du Nord et sera financée pour 712 millions d'euros.
Concernant les métros, 120 millions d'euros seront dédiés aux prolongements, dont celui de la ligne 1 à l'est vers Val-de-Fontenay, et aux études relatives aux projets de prolongements des lignes existantes.
S'agissant des prolongements des lignes existantes, des études seront lancées, notamment sur la ligne 19 dans le Val-d'Oise, la ligne 7 jusqu'à la mairie de Drancy (Seine-Saint-Denis) ou bien encore la ligne 2 jusqu'à Rueil-Suresnes Mont-Valérien (Hauts-de-Seine). Au total, une quinzaine d'études sont prévues.
Six projets d'extension des tramways sont également à l'ordre du jour, comme le T7 au sud de Juvisy (Essonne) ou encore le T13 au nord d'Achères (Yvelines).
Le prolongement du T11 n'a néanmoins pas été évoqué. Une absence dénoncée par la conseillère communiste Céline Malaisé. L'élue déplore également "beaucoup de communication" autour de ce protocole.
Une quinzaine de nouvelles lignes de bus à l'étude
Sur le volet routier, plusieurs investissements sont au programme, dont 167 millions d'euros pour l'aménagement à deux fois trois voies de la RN104 entre l'A4 et la RN4, ou encore 106,3 millions d'euros pour l'enfouissement de la RN10 à Trappes.
Pour les bus, la création d'une quinzaine de nouvelles lignes à haut niveau de service sera étudiée. Il s'agit des TZEN 2, TZEN 3, TZEN 5, TSCP du Grand Roissy, Bus entre Seine, BHNS Bords de Marne, Altival, TCSP Senia Orly, TCSP EVE et le TSCP Massy Polytechnique.
Valérie Pécresse et François Durovray, le président du conseil départemental de l'Essonne, ont lancé les cars express en novembre. Ces annonces s'accompagnent de voies réservées pour un investissement de 100 millions d'euros.