Rénovation de la gare du Nord: Jean-Baptiste Djebbari favorable à un "projet alternatif"

Le projet était aussi pharaonique que polémique. Il devait permettre de tripler la superficie de la gare du Nord, et de faire émerger une importante zone commerciale. Il a finalement été abandonné. Le réaménagement de la gare du Nord ne se fera pas sous la forme souhaitée par la SNCF, a indiqué l'entreprise ferroviaire mardi. À l'approche de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, le ministre des Transports a appelé ne pas perdre de temps et à "trouver un projet alternatif".
Opérer des travaux dans la gare est une même une nécessité, a soutenu Jean-Baptiste Djebbari ce mercredi matin sur RMC-BFMTV. "Parce que l'aménagement de la gare du Nord, c'est un sujet sérieux, a-t-il affirmé. C'est quand même une gare qui est difficilement praticable sur le plan de la gestion des flux."
"On a demandé à la SNCF de repenser un projet mais beaucoup plus réduit dans sa dimension, de l'ordre de 50 millions d'euros, pour faire l'aménagement et répondre aux enjeux et 2023 et 2024", a-t-il ajouté.
De 600 millions à 1,5 milliard d'euros
D'abord chiffré à environ 600 millions d'euros, le projet initial "a glissé vers 1,5 milliard", a déploré Jean-Baptiste Djebbari. "Un prix qui ne permettait plus de trouver un équilibre économique", a souligné la SNCF mardi.
Autre élément ayant mené à son abandon: le calendrier. La société ferroviaire a été informée en juillet dernier que la fin des travaux était prévue en juillet 2026, au plus tard. Des travaux qui auraient qui plus est engendré "des perturbations sévères du trafic et de l'environnement urbain de la gare", a appris la SNCF via Ceetrus, filiale d'Auchan en charge du projet.
Autant de "dérives insupportables par rapport aux engagements contractuels" de la part du concessionnaire, estime l'entreprise. Pour le ministre des Transports, "c'est quand même la chronique d'un projet qui s'est mal déroulé sur le plan technique".
La mairie se dit "pleinement mobilisée"
Selon Jean-Baptiste Djebbari, la responsabilité de cet échec incombe également à Anne Hidalgo. "C'est un projet qui a été soutenu par la mairie de Paris, voté par la maire de Paris, qui a ensuite fait campagne contre le projet de la gare du Nord, pour ensuite le soutenir plus ou moins mollement, a-t-il taclé.
Et d'ajouter: "Pour qu'un projet réussise, il y a des conditions objectives: qu'il soit bien géré sur le plan technique. Et il y a la constance politique. Et sur ce sujet, on n'a pas eu de constance politique"
La municipalité a réagi à l'annonce de la SNCF mardi soir, par l'intermédiaire d'Emmanuel Grégoire, Premier adjoint d'Anne Hidalgo. L'élu a "tenu à rappeler la nécessité de ne pas reporter une nouvelle fois la modernisation et la rénovation de la gare" et a assuré que la mairie était "pleinement mobilisée" dans ce dossier. Alexandra Cordebard, maire du 10e arrondissement, plaide pour un projet "plus écologique", davantage en phase avec les attentes des riverains.