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Paris Île-de-France

Propreté, modernité: comment l’Île-de-France pourrait s’inspirer des transports japonais

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La présidente de la région Île-de-France continue son déplacement officiel au Japon notamment pour promouvoir les entreprises franciliennes, mais aussi pour regarder du côté des transports, dont l'Île-de-France pourrait s'inspirer.

La présidente de la région Ile-de-France continue son déplacement officiel au Japon. Après Kyoto, Valérie Pécresse était à Tokyo ce mardi 7 novembre. Sur place la délégation francilienne a notamment découvert l’organisation des transports tokyoïtes de la East Japan Railway Company.

L'occasion de comparer les transports en commun d'Ile-de-France et de Tokyo. Au Japon, qu'importe son smartphone, il est possible de télécharger la carte Suica et de la créditer depuis son téléphone. La carte Suica n'est d'ailleurs plus disponible en physique depuis plusieurs mois, en raison de la crise de semi-conducteurs.

À Paris, Apple et IDF Mobilités se sont enfin mis d'accord pour permettre de valider son titre de transport avec un iPhone, quel que soit le moyen de transport utilisé, à compter de 2024. Une innovation attendue par les usagers depuis déjà plusieurs années et qui était déjà disponible pour Android.

Tarif au kilomètre

Comme le Pass Navigo, la carte Suica permet d'utiliser la plupart des transports en commun (métro, trains, bus, monorail) au Japon. Mais contrairement au pass Navigo, "au Japon, le système d'abonnement forfaitaire n'existe pas (...) ici plus vous voyagez, plus vous payez", explique Benoît, français expatrié à Tokyo. Chaque trajet est payé en fonction de sa station de départ et d'arrivée.

"C'est un modèle rationnel de payer au kilomètre, admet Valérie Pécresse au micro de BFM Paris Île-de-France. Mais nous, on a choisi un autre modèle, qui est un modèle plus écologique et plus social. Si on veut vraiment dissuader les Franciliens de prendre la voiture, il faut que ceux qui habitent le plus loin aient des tarifs pas cher, c'est l'idée du pass Navigo dézoné".

Propreté et confort

L'une des grosses différences entre les transports en commun franciliens et ceux de Tokyo, c'est "le degré de confort des rames", pour le français expatrié dans la capitale japonaise.

Selon lui, "les rames sont très propres, très calmes" par rapport à Paris. "On peut optimiser son temps de transport assez facilement au lieu de le subir, ce qui est important pour un usager", confie Benoît au micro de BFM Paris Ile-de-France.

Dès l'entrée dans la station, le Français constate un passage plus fluidifié aux portiques. "Les portillons permettent d'absorber 80 passagers la minute", explique Benoît.

Tout comme à Paris, le métro tokyoïte est très congestionné. "Ils arrivent à rentrer 2.000 personnes dans une rame", contre moins de 1.500 personnes dans une rame francilienne selon Valérie Pécresse, au micro de BFM Paris Ile-de-France. L'objectif n'est pas de calquer le modèle tokyoïte à Paris mais "de regarder comment est-ce qu'ils gèrent cette congestion". La présidente d'Ile-de-France évoque notamment "les portes-palières" et les cheminements dans la gare "optimisés".

Les JO, un accélérateur pour les transports?

Différence de taille avec les transports franciliens: à la sortie des rames, pas de bousculade. Les passagers qui montent dans le train attendent que tous les passagers soient descendus.

Au-delà des habitudes culturelles, d'après Valérie Pécresse, la tenue des JO à Tokyo a aussi fait progresser leurs transports.

"Tokyo a reçu les JO, alors malheureusement ils n'ont pas eu de spectateurs étrangers parce qu'il y a eu le Covid. Mais ils avaient tout préparé comme s'il y allait en avoir. Et donc c'est grâce aux JO, qu'ils ont développé la signalétique multilingue et des pictogrammes très compréhensibles par tous".

La présidente de la région explique qu'IDFM s'organise "pour les JO et dans le cadre du Grand Paris Express" pour développer des pictogrammes "très parlant" et le multilinguisme "pour mieux accueillir les touristes" dans le métro.

Plus de commerces dans les stations franciliennes?

Le modèle économique tokyoïte est également scruté par la présidente d'IDFM. "Ce qui est intéressant c'est que les sociétés ferroviaires au Japon ont été privatisées et donc elles doivent équilibrer leur fonctionnement. Là on a bien vu dans les gares de Tokyo, qu'il y a un tiers des recettes qui ne sont pas des recettes de tickets mais de magasins et bureaux qu'ils arrivent à déployer dans la gare".

Un modèle qui existe que trop peu en Ile-de-France, notamment en banlieue, selon Valérie Pécresse. "C'est un modèle qu'on devrait développer, notamment pour le Grand Paris Express pour générer des recettes suplémentaires et faire payer moins cher les tickets aux voyageurs", souffle l'élue.

Nicolas Dumas avec Alicia Foricher