Pénurie de carburant: les taxis et VTC parisiens demandent un accès prioritaire aux stations-essence

Ils craignent de ne plus pouvoir exercer leur métier. Alors que la pénurie de carburant s'intensifie en Île-de-France, avec désormais près de la moitié des stations en manque de stock, les chauffeurs de taxis et VTC se trouvent particulièrement touchés par cette crise.
"C'est notre gagne-pain. Si on n'a pas de voiture, on reste à la maison", déplore Sylvain Boye, chauffeur de VTC à Paris, au micro de BFM Paris-Île-de-France.
Pour sauver leur emploi, les chauffeurs de taxi et VTC demandent désormais au gouvernement un accès prioritaire dans certaines stations-service, comme c'est déjà le cas dans plusieurs départements pour les véhicules de sécurité et de secours.
Une demande restée pour le moment sans réponse.
"Quatre heures que je cherche une station"
Pour pouvoir assurer son service, Sylvain Boye doit faire le plein d'essence tous les trois jours. Un rythme qui devient difficile, alors que beaucoup de stations sont désormais fermées, ou d'autres en rupture de stock d'au moins un carburant.
"Quatre heures que je cherche une station, elles sont toutes fermées", confie un chauffeur de VTC.
Pour réussir à faire son plein, Sylvain, lui, se tourne vers des applications qui recensent les stations encore approvisionnées. D'autres chauffeurs doivent quant à eux réduire le nombre de courses, pour éviter les grands trajets.
"Je refuse les longues distances, pour éviter justement l'aller-retour à vide", explique un conducteur de taxi. "Pour les courses en dehors de Paris, ça sera difficile de les faire", admet un autre.
Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat national INV (Intersyndicale nationale VTC), affirme que 20 à 30% des chauffeurs VTC sont désormais à l'arrêt.
Les départements invitent à "faire preuve de civisme"
Une situation qui pourrait encore durer, puisque le mouvement de grève qui touche trois des six raffineries françaises a été reconduit ce week-end. Et à la station-service, les incivilités se multiplient.
"Vous voyez, un exemple de personne qui va faire le plein de jerricans directement dans le coffre", s'agace Sylvain Boye après une demi-heure d'attente, coincé derrière une voiture dont le conducteur remplit des bidons directement à la pompe.
Plusieurs départements ont d'ailleurs mis en place des restrictions pour lutter contre ces comportements, en interdisant notamment la vente et l'achat de carburant "dans tout récipient".
C'est le cas dans les Yvelines, en Seine-Saint-Denis ou encore dans le Val-d'Oise, où les préfectures demandent aux usagers de "faire preuve de civisme".
Une fois arrivée à la pompe, "on a le Graal", déclare Sylvain Boye. Un moment de satisfaction qui en fait presque oublier le coût du carburant. "On va quand même payer le litre de gazole 1,821 euros, ce qui est un prix énorme, exorbitant, et pourtant on est content. Je suis ravi de pouvoir faire ce plein."