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Tour Triangle à Paris: Élisabeth Borne entendue dans l'enquête pour favoritisme

La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, le 19 mars 2025 à la sortie de l'Élysée

La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, le 19 mars 2025 à la sortie de l'Élysée - Ludovic MARIN / AFP

La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a été entendue dans le cadre de l'enquête pour favoritisme entourant la concession de la tour Triangle à Paris

La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a été entendue en audition libre dans l'enquête pour favoritisme entourant la concession de la tour Triangle à Paris, a-t-on appris ce mardi 1er avril auprès de son cabinet, confirmant une information du Canard enchaîné.

L'ex-Première ministre "a été entendue, sous le régime de l'audition libre, en sa qualité d'ex-directrice de l'urbanisme de la ville de Paris (poste qu'elle a occupé entre juillet 2008 et janvier 2013) pour apporter son éclairage" dans cette enquête, a-t-on précisé de même source.

Son cabinet a également affirmé que "l'enquête (portait) sur les conditions d'attribution du contrat d'exploitation du Parc des expositions par la ville de Paris, soit une opération qui ne relevait pas de la direction de l'urbanisme".

Troisième plus haut bâtiment de la capitale

Selon Le Canard enchaîné, Élisabeth Borne a été entendue par les gendarmes ce lundi. Depuis 2022, des juges d'instruction enquêtent sur le contrat d'exploitation du Parc des expositions, établi au début des années 2010, où est en cours de construction ce gratte-ciel, qui doit s'étirer sur 42 étages d'ici à 2026.

La tour Triangle, projet pharaonique au coût annoncé à l'époque à 660 millions d'euros, a commencé à sortir de terre dans le 15e arrondissement en février 2022.

Prévue essentiellement pour des bureaux, elle doit devenir, avec 180 mètres de hauteur, le troisième plus haut bâtiment de la capitale, après les tours Eiffel et Montparnasse.

Le projet, lancé en 2008, a été validé en 2015 par le conseil de Paris sous le premier mandat d'Anne Hidalgo (PS) malgré la vive opposition de ses alliés écologistes.

Une enquête préliminaire ouverte en 2021

La ville de Paris avait résilié le contrat de concession attribué à la société Viparis, puis lui avait à nouveau confié l'exploitation du complexe événementiel via un bail emphytéotique (d'une durée de 50 ans) à l'issue d'un appel d'offres jugé contestable par ses opposants.

Les délais de dépôt d'offres ont été notamment considérés comme trop courts, compte tenu de la complexité du projet. De plus, la Ville avait accepté que Viparis ne s'acquitte pas du droit d'entrée de 263 millions d'euros demandé aux candidats.

En échange, cette filiale d'Unibail-Rodamco-Westfield devait renoncer à l'indemnité de résiliation anticipée du contrat initial.

La maire LR du 7e arrondissement, Rachida Dati, avait fait un signalement à la justice en juillet 2020 et Anticor avait déposé une plainte avec constitution de partie civile en février 2021.

Après une enquête préliminaire du Parquet national financier (PNF) pour favoritisme et recel de favoritisme ouverte en juin 2021, les investigations ont été confiées à des juges d'instruction en mars 2022. L'hôtel de Ville a été perquisitionné en juillet 2022.

JMA avec AFP