Paris: 200 migrants installés sur le parvis de la mairie, accueillis à l'Hôtel de Ville
La centaine de familles qui s'étaient installées dans la nuit de lundi à mardi sur le parvis de la mairie de Paris ont été accueillis dans une salle de l'Hôtel de Ville. Dans la matinée, la préfecture de police avait procédé au démantèlement du camp installé quelques heures pluts tôt pour réclamer un accueil digne et un hébergement.
"Devant l'entêtement de la préfecture de police à vouloir démanteler sans avoir travaillé avec nous en amont", Paris a décidé "d'ouvrir ses portes et accueillir ces familles dans une salle de l'Hôtel de Ville en attente de trouver une solution" d'hébergement en concertation avec la Préfecture de la région Ile-de-France, a assuré à l'AFP Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge notamment de l'hébergement d'urgence et de la protection des réfugiés.
Une centaine de familles de migrants se sont installées dans la nuit de lundi à mardi sur le parvis de la mairie de Paris, dans le 4e arrondissement, à l'initiative de l'association Utopia 56. Ces exilés qui vivent à la rue réclament un accueil digne et un hébergement.
Peu avant minuit lundi, 219 personnes essentiellement originaires de Somalie, d'Afghanistan et de Côte d'Ivoire, dont 59 enfants - 17 de moins de trois ans - et quinze femmes enceintes, ont investi la place de l'Hôtel de Ville au cœur de la capitale et y ont déployé en moins de cinq minutes une centaine de tentes.
"La mairie de Paris a la responsabilité de protéger les plus vulnérables"
Ces familles et femmes isolées qui vivaient jusqu'alors dans la rue, souvent dans des campements informels à la lisière de Paris et de la Seine-Saint-Denis, "n'arrivent pas à avancer dans leurs démarches de demande d'asile", a expliqué à BFM Paris Kerill Theurillat, membre de l'association Utopia 56, présent sur le parvis de l'Hôtel de Ville.
"Pour certaines, elles n'ont même pas réussi à entamer ces démarches parce que les dispositifs sont totalement bouchés, déplore-t-il. Elles ne bénéficient pas d'un hébergement auquel elles ont le droit dans le cadre de leur demande d'asile."
Avec cette installation symbolique devant l'Hôtel de Ville de la capitale, Utopia 56 souhaitait "alerte la mairie de Paris", qui "a la responsabilité de protéger les plus vulnérables", poursuit Kerill Theurillat. "La mairie peut mettre la pression à la préfecture, Anne Hidalgo peut aussi réquisitionner des bâtiments, elle en a le droit."