Paris: sursis de cinq ans pour le lycée François-Rabelais menacé de fermeture à la rentrée

Le lycée François-Rabelais, dans le 18e arrondissement de Paris, a obtenu un sursis de cinq ans sur décision du ministre de l'Éducation nationale.

Un sursis de cinq ans pour le dernier lycée public du 18e arrondissement de Paris. Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, assure que le lycée François-Rabelais "a vocation à poursuivre son activité (...) les cinq prochaines années" écrit-il dans un courrier dont BFM Paris Île-de-France a pu prendre connaissance ce mardi.

Pas de "maintien à long terme"

Le ministre rappelle que "la baisse démographique structurelle à moyen terme et le retour progressif des élèves des lycées en travaux dans leurs établissements respectifs" ne permettent pas d'envisager le "maintien à long terme" ni la "reconstruction" du lycée Rabelais.

Pap Ndiaye avait été saisi de cette fermeture, annoncée par la région Île-de-France, par des élus communistes qui lui avaient adressé une lettre à la fin avril. Ils dénonçaient alors "une faute politique" et "un recul pédagogique" face à la fermeture de cet établissement.

Les élus communistes à la région déploraient également "la disparition de tout lycée public d’enseignement général et technologique" dans le 18e arrondissement "parmi les plus jeunes et populaires de la capitale".

De nouvelles classes en 2023 et 2024

Si le lycée Rabelais ne va pas fermer pas tout de suite, l'établissement va même accueillir de nouvelles classes de seconde générale et technologique lors des rentrées 2023 et 2024, selon le ministre. Il s'agit de "répondre aux besoins avérés à court terme dans le district nord de Paris". Ces élèves pourront poursuivre toute leur scolarité dans ce lycée jusqu'en classe de terminale avant la fermeture définitive des lieux.

"Le lycée Rabelais est un lycée en très mauvais état", rappelle James Chéron, vice-président (UDI) chargé des lycées à la région Île-de-France interrogé par BFM Paris-Île-de-France.

"L'ancien lycée n'a pas vocation à être reconstruit. Et le lycée provisoire, en bâtiment modulaire, a vocation à être utilisé encore quelques années", confirme-t-il.

Ces bâtiments permettront d'accueillir les élèves des autres établissements du nord de Paris qui subissent "d'importants travaux de rénovation" de leur lycée. "On sait que c'est très difficile de vivre dans un lycée qui est en rénovation, un chantier en site occupé crée nécessairement des nuisances. Le lycée Rabelais servira d'accueil", complète James Chéron.

Décroissance démographique de Paris

Le vice-président chargé des lycées à la région défend à nouveau la fermeture définitive de l'établissement, comme huit autres lycées, pour faire face à la "décroissance démographique de Paris" qui est "considérable".

"Il y a 8000 places vacantes dans les lycées parisiens. Le nombre de collégiens, le nombre d'élèves dans les écoles primaires diminuent également, on est en train de redessiner cette carte", affirme-t-il.

Le ministre de l'Éducation nationale souligne, dans sa lettre, que le rectorat de Paris, en lien avec la région, "veillera, dans le cadre de la recomposition académique de la carte des lycées, à garantir les meilleures conditions d'accueil aux élèves".

Nicolas Dumas et William Helle