Paris: six lycées professionnels et un lycée général menacés de fermeture à la rentrée 2023

Dans un lycée parisien, en mai 2022. (photo d'illustration) - Thomas SAMSON / AFP
Sept lycées parisiens, dont six professionnels, sont menacés de fermeture partielle ou totale dès la rentrée 2023, en raison notamment de la baisse démographique, une décision qui soulève la grogne des syndicats et des parents d'élèves, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Contacté par l'Agence France-Presse (AFP), le Conseil régional d'Île-de-France explique que "sept lycées doivent fermer partiellement ou totalement à Paris à la rentrée 2023" et "une dizaine seraient concernés à l'horizon 2024".
La décision doit être entérinée lors d'un conseil interacadémique de l'Éducation nationale, le 8 novembre prochain. Les organisations syndicales expliquent avoir été prévenues par le rectorat de Paris.
"Aucune formation ne sera supprimée"
Dans le détail, cela concerne le lycée général Georges-Brassens (19ème arrondissement) et six lycées professionnels: Brassaï (15ème), Armand-Carrel (19ème), le site de Charenton de Théophile-Gautier (12ème), le site Friant de Lucas-de-Nehou (14ème), Valadon (18ème) et Charles-de-Gaulle (20ème).
Au total, Paris compte 29 lycées professionnels. Certains étaient jusqu'en 2021 encore gérés par la Ville de Paris mais tous sont désormais gérés par la région.
Le Conseil régional se veut rassurant: "Aucune formation ne sera supprimée, on parle ici uniquement de transfert de formation d'un lycée à un autre", souligne-t-on.
Baisse de la démographie et vétusté
La raison? "C'est la baisse de la démographie et la vétusté des locaux de ces établissements qui nous amènent à redéployer ces formations", poursuit-on, assurant qu'"un travail est conduit depuis plusieurs mois par les services de la région, le rectorat et la Ville de Paris (propriétaire des bâtiments)" sur le sujet.
Le Conseil régional d'Ile-de-France dit notamment constater "8.000 places vacantes dans les lycées parisiens par rapport à leurs capacités maximales d'accueil".
À ce stade, "la réflexion est toujours en cours", assure-t-on au rectorat de Paris.
"Clarifier ses intentions"
De son côté, Patrick Bloche, adjoint à la maire de Paris chargé de l'éducation, conteste l'état de vétusté des bâtiments. "Quand nous gérions encore la moitié des lycées professionnels il y a quelques années, il n'était pas du tout question de fermeture", dit-il à l'AFP.
Dans un communiqué commun, les élus de gauche et écologistes au Conseil régional d'Île-de-France "demandent à la présidente de région de clarifier ses intentions et de renoncer à ces projets de fermeture d'établissements".
Lors de la manifestation parisienne contre la réforme du lycée professionnel mardi, plusieurs syndicats (Snetaa-FO, Snuep-FSU...) ont dénoncé ces "fermetures programmées".
Les parents d'élèves se disent aussi "en colère" face à une "décision trop brutale". "Cela concerne énormément d'élèves qui se retrouvent en état de stress car ils ne savent pas où ils feront leur rentrée l'année prochaine. C'est n'importe quoi", dénonce Ghislaine Morvan-Dubois, responsable de la FCPE à Paris.