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Paris: le protoxyde d'azote bientôt interdit aux mineurs dans les lieux publics

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Le gaz hilarant peut-être dangereux pour la santé. Le préfet de police de Paris va mettre en place un arrêté visant à interdire aux mineurs la consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique.

C’est un fléau qui touche de nombreux jeunes franciliens: la consommation de protoxyde d’azote, aussi appelé "gaz hilarant". L'usage récréatif du protoxyde d'azote connaît une "popularité croissante", notamment chez les adolescents, en raison de sa disponibilité et de son faible prix.

Les commerçants des Champs-Elysées en ramassent régulièrement devant leur devanture.

"On arrive le matin, on découvre des bombes de gaz hilarant devant nos boutiques. Je les ramasse par peur que ça atterrisse dans ma vitrine et que ça fasse des dégâts. Et puis aussi pour le tourisme, je ne trouve pas ça terrible", confie Elisabeth Heckel, responsable chez "Fortwenger".

Dangereux pour la santé

Pour endiguer ce phénomène le préfet de police de Paris a réuni ce lundi les maires d'arrondissements pour travailler sur le projet d’arrêté visant à interdire aux mineurs la consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique.

Car son usage détourné peut provoquer d'importantes séquelles comme des pertes de connaissance ou des troubles neurologiques. "Ça se présente sous la forme d'un ballon à aspirer donc au début ça n'a pas l'air spécialement dangereux", explique un consommateur de 21 ans, au micro de BFM Paris IDF.

"Je connais des personnes qui ont eu des nerfs bloqués ou ont fait des chutes lors de la prise" de ces produits, reconnaît le jeune homme qui juge "ne pas avoir été éduqué" sur ce sujet.

Une amende de 150 euros

Avec cet arrêté, les mineurs qui consommeront du protoxyde d’azote dans les lieux publics risqueront une amende de 150 euros. Une mesure nécessaire selon la maire du 8e arrondissement de Paris.

"Ça a créé des accidents, une jeune femme a confondu le frein et l'accélérateur et a malheureusement écrasé quatre personnes, notamment les touristes sur l'avenue des Champs-Elysées", rappelle Jeanne d'Hauteserre, évoquant un accident survenu en septembre 2021.

Parmi les lieux de haute consommation: les voitures avant d’aller en discothèque, les parcs ou encore les lieux touristiques. Un fléau pour la police. En 2022, neuf personnes ont été interpellées et 420 bonbonnes saisies. "C'est très compliqué d'encadrer la vente et l'usage", assure Yann Bastière, délégué national investigation unité SGP police.

L'entrée en vigueur de la mesure est prévue d’ici au printemps ou à l’été prochain.

Gabrielle Marie Lourenço et Alicia Foricher