Paris: le projet "Mille arbres" au-dessus du périphérique retoqué par la justice

Le projet "Mille arbres", lauréat du concours "Réinventer Paris" dévoilé mercredi 3 février 2016, est l’œuvre conjointe de deux cabinets d’architecture. - Mairie de Paris
Dépolluer la ville et faire respirer les Parisiens. Voilà quelques-uns des objectifs défendus par les projets "Mille arbres" et "Ville Multi-strate". Tous deux prévoient la construction d'un immeuble-pont au-dessus du périphérique. Et tous deux ont vu leur permis de construire retoqué par la justice le mois dernier, rapporte ce lundi Le Parisien.
France Nature Environnement (FNE Paris et Île-de-France) et des Amis de la Terre Paris étaient à l'origine de ce recours commun contre l'édification de ces complexes immobiliers, lauréats de l'appel à projets "Réinventer Paris" en 2016, lancé par la mairie de la capitale.
La justice craint que la construction de ces édifices en aplomb du périphérique -le premier au niveau de la porte Maillot et le second vers la porte des Ternes (17e arrondissement)-, expose les riverains et les travailleurs au dioxyde d'azote et aux particules fines émises par les voitures. S'agissant de ces polluants, les taux observés dans ce secteur se situent "au-delà des valeurs limites fixées par le code de l’environnement et les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé".
La ville pourrait faire appel
Si cette annulation constitue un important revers pour la mairie de Paris, elle ne signifie pas pour autant la mort immédiate des projets, qu'elle présentait comme un "laboratoire de dépollution urbaine et de biodiversité en ville". La municipalité se réserve par ailleurs le droit de faire appel de la décision du tribunal, a-t-elle indiqué au Parisien.
Les deux complexes se voulaient particulièrement ambitieux sur le plan technologique et environnemental. Le projet "Mille arbres" prévoyait la construction d'un immeuble-pont d'une superficie de 60.000 mètres carrés au-dessus du périphérique, étalé sur dix étages et trois niveaux de sous-sol. Sur cette structure devaient être installés des bureaux, des logements, des commerces mais aussi un hôtel, des restaurants ou encore un pôle pour l'enfance. Et sur les terrasses, mille arbres devaient être plantés. Le tout pour un investissement estimé à 550 millions d'euros.
"Accompagner leurs évolutions"
Trois fois inférieure en termes de superficie, la "Ville Multi-strate", un immeuble-pont en bois et ses terrasses végétalisées devaient constituer un îlot proposant des logements -dont des logements sociaux-, une grande diversité de commerces, de services, des bureaux dotés de nouvelles technologies, mais également "une ferme dans le ciel" ou encore une école d'horticulture.
Ces projets devront être repensés par les promoteurs de façon à mieux correspondre au cahier des charges sanitaire et environnemental. La Ville s'engage à "accompagner leurs évolutions pour lever les difficultés".