Paris: le préfet de police souhaite "saturer l'espace public de policiers" à l'approche des JO 2024

Le préfet de police de Paris a répondu à une interview du Parisien, dans laquelle il indique que les forces de l'ordre seront de plus en plus nombreuses à Paris et en petite couronne, à l'approche des Jeux olympiques à l'été 2024.

2800 policiers sortis d'école vont bientôt patrouiller dans les rues de l'agglomération parisienne et viendront renforcer les rangs des forces de l'ordre dans les transports, a confirmé ce mardi Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, dans une interview au Parisien, alors que ce chiffre avait déjà été avancé par Gérald Darmanin.

Actuellement, les policiers interviennent essentiellement sur les futurs sites des Jeux olympiques et dans les lieux sensibles de Paris, comme au Champ-de-Mars, au Trocadéro ou dans l’est parisien.

"L’idée est de monter en puissance et d’être de plus en plus présents en petite couronne et sur tous les sites touristiques. Plus on va s’approcher des JO, plus on va saturer l’espace public de policiers", détaille le préfet de police dans les colonnes du quotidien francilien.

Moins de violence dans les transports

Nommé en juillet 2022 en remplacement de Didier Lallement, Laurent Nuñez a indiqué que le niveau de délinquance dans l'agglomération parisienne est en baisse par rapport à l'année dernière. "Mais je suis très modeste parce qu’on partait de niveaux élevés", note ce dernier.

"Nous avons renforcé, depuis l’été dernier, la présence policière sur la voie publique pour parvenir à ces résultats (...) C’est ce déploiement de force qui produit ce mouvement positif", assure-t-il.

Il explique notamment que la violence dans les transports a baissé. "Les vols avec violence sont en baisse de 28,8 % sur toute l’agglomération et de 33,7 % à Paris. Toutes les violences physiques dans les transports, y compris les actes gratuits, sont en baisse de 27 %, ce qui est très bon", souligne-t-il.

Quid de l'intelligence artificielle?

Dans cette interview accordée au Parisien, Laurent Nuñez est également revenu sur le projet de loi intitulé "Organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024" et sur l'utilisation de l'intelligence artificielle, décriée.

Le Conseil d'Etat et la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) ont donné leur accord pour ce projet de loi sur la surveillance par intelligence artificielle. La CNIL devrait accompagner le développement de l'algorithme qui sera embarqué sur les caméras de vidéosurveillance et les drones pour s'assurer qu'il ne vient pas en contradiction avec les libertés.

Pour Laurent Nuñez , l'intelligence artificielle doit permettre "la détection des mouvements de foule anormaux ou une densification qui va au-delà de la normale sur un périmètre, de gestes suspects…".

"Ce sera une assistance à nos vidéos opérateurs pour prévenir des situations potentiellement dangereuses (...) Ce ne seront certes que des expérimentations autorisées au cas par cas, qui ne permettront pas la reconnaissance faciale, aucun relevé de biométrie, mais ce sera pour nous une aide énorme", juge le préfet de police.

Alicia Foricher