Paris: la préfecture de police interdit la manifestation des gilets jaunes prévue samedi

Le préfet explique avoir pris cette décision en raison des risques de violences comme la semaine dernière. Il met en avant aussi la présence sur le parcours de nombreux commerces.

Il n'y aura finalement pas de défilé de gilets jaunes autorisé samedi à Paris. Le préfet de police a pris un arrêté mercredi interdisant cette manifestation déclarée. Le cortège devait s'élancer de la place du Palais-Royal et se disperser place Javel André Citroën.

La préfecture veut préserver les commerces

Dans un communiqué, la préfecture explique ne pas avoir obtenu de "garanties sur le respect des mesures d'hygiène et de distanciation sociale". Elle met également en avant "les risques sérieux de troubles à l'ordre public".

Les autorités craignent la présence "d'éléments radicaux" dans le cortège, "comme le samedi 5 décembre dernier (...) dans le but de s'en prendre aux forces de l'ordre et de commettre des dégradations".

Par ailleurs, la préfecture se justifie en citant "les nombreux commerces déjà fortement éprouvés par la pandémie" sur le parcours de la manifestation.

"Les troubles importants à l'ordre public sont susceptibles de perturber très fortement l'affluence des clients (...) et de tentre très fortement les rapports entre les manifestants et les commerçants", écrit la préfecture dans son communiqué.

Toute personne qui contreviendrait à cet arrêté pourra faire l'objet d'une verbalisation d'un montant de 135 euros.

"Une très bonne décision"

Patrick Bellaiche, commerçant et président de l'association des commerçants du Boulevard Saint-Antoine, a salué "une très bonne décision" de la préfecture ce jeudi matin sur l'antenne de BFM Paris.

"Il y a eu deux week-ends de manifestation qui ont perturbé le commerce. On n'avait pas besoin de ça après un mois de fermeture", a déclaré l'intéressé.

Pour limiter les dégâts pendant les manifestations, Patrick Bellaiche appelle à organiser les manifestations sur des parcours sur lesquels les commerçants ne sont pas présents: "On a proposé le parvis de La Défense, on a proposé les quais de Seine..."

Cela permettrait également aux manifestants de mieux faire entendre leurs revendications, estime-t-il. Patrick Bellaiche déplore: "On retient uniquement que les casseurs sont là".

Benjamin Rieth Journaliste BFM Régions