Paris: des femmes sans solution d'hébergement expulsées d'un hôtel social

À Paris, une trentaine de mères célibataires avec de jeunes enfants doivent quitter d’ici le 31 mars leur hôtel social situé dans le 18e arrondissement. L'établissement baptisé "maison des F&Es (Femmes & Enfants)" est géré par l'association Basiliade.
Pour les familles accueillies, c'est le casse-tête pour trouver une autre solution d'hébergement. Si certaines ont déjà reçu et accepté des propositions, une dizaine de cas sont actuellement sans solution.
C'est le cas de Massarah qui vit ici avec son fils de cinq ans. Il y a quelques semaines, elle a reçu une proposition de logement dans le 3e arrondissement, mais l’a refusé à cause de son insalubrité.
"Parce qu'on a refusé un premier centre qui n'est pas bien pour nos enfants, ils vont nous jeter dans le 77, ce n'est pas possible. Ici, ils m'auraient laissé un an et je pourrai recommencer à zéro", explique la jeune femme au micro de BFM Paris Ile-de-France.
Inquiétude pour les enfants
Ces mères de familles n’ont eu que trois mois pour obtenir une solution de relogement. Les parents d’élèves de l’école voisine se mobilisent à leurs côtés et s'inquiètent pour les enfants.
"Si on les envoit à une heure et demie, ça veut dire une heure et demie de trajet le matin. Ils arrivent, ils sont crevés, ils se sont réveillés tôt. Ils ont faim parce que le petit-déjeuner date d'un certain temps. Ça amène des enfants qui ne sont pas bien du tout", juge Marie Etcheheguy, parent d’élève de l’école Doudeauville et membre du collectif "une école, un toit".
À quelques mois seulement des Jeux olympiques, les associations d’aide au logement se questionnent sur la raison de ces expulsions. "La seule réponse (ndrl: aux familles) c'est de leur dire "il faut aller en province". Pourquoi il faut aller en province, est-ce que c'est par rapport aux JO? Est-ce que c'est qu'il faut laisser la place aux touristes pour les hôtels?", se demande Passynia Mondo, membre de l'association Droit au logement 75.
Des travaux de conformité
De son côté, l’association Basiliade assure que l’hôtel social doit fermer ses portes pour des travaux de conformité. "Nous avons appris (...) que le bâtiment de l’hôtel ne pouvait accueillir plus de 64 personnes pour des raisons de sécurité. En décembre 2023, nous avons acté que nous ne pouvions pas rester dans l’hôtel et avons donc décidé, de mettre un terme à notre partenariat", indique l'association à BFM Paris Ile-de-France.
Selon l’association, chaque famille a reçu une proposition de logement. Contacté, les gérants de l’hôtel n’ont pas répondu à nos sollicitations.