Paris: un campement évacué dans le 12e arrondissement, une partie des migrants transférés en régions

Image d'illustration - - AFP
Un campement informel sous un pont de Paris où vivaient plus de cent migrants a été démantelé ce mardi 6 février au matin et une cinquantaine d'exilés ont été transférés en province, a appris l'AFP auprès de plusieurs organisations humanitaires.
Les associations dénoncent un "nettoyage social" avant les JO
Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un "nettoyage social" de la région francilienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires vivant à la rue en vue des Jeux olympiques 2024, tandis que les autorités font valoir que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l'urgence en Île-de-France.
Mardi matin, les autorités ont procédé à l'évacuation du campement formé sous le pont Charles-de-Gaulle, qui relie la Gare de Lyon et la Gare d'Austerlitz, dans le 13e arrondissement de Paris, a indiqué sur X (ex-Twitter) le collectif Accès au droit, un observatoire inter-associatif qui a publié les photos de dizaines de tentes et de matelas à même le sol, encadrés par un dispositif policier.
Des bus vers Angers, Strasbourg, Orléans
Parmi les personnes vivant sur ce site, 46 ont été orientées en région à bord de trois bus à destination de Strasbourg, Angers et Orléans, tandis qu'une centaine d'autres personnes sont "reparties vers d'autres campements", selon les associations.
"On continue d'éloigner les exilés de Paris. (...) Après trois semaines de prise en charge, il se passera quoi ? Un retour à la rue ?", ont-elles questionné sur le réseau social.
Depuis leur création en avril 2023, plus de 3.300 personnes ont été orientées vers des structures d'accueil temporaire hors d'Île-de-France, des "sas" ouverts par le gouvernement pour orienter les personnes migrantes à la rue en région parisienne.
"Beaucoup des exilés rencontrés ce matin avaient des contrats de travail en Ile-de-France et ne pouvaient se permettre de quitter la région et de perdre leur emploi. S'ils ne montent pas dans les bus, c'est bien qu'il y a un problème avec la destination", a déploré auprès de l'AFP Paul Alauzy, coordinateur chez Médecins du monde, présent sur place.
Contactée, la préfecture de la région d'Île-de-France, responsable de ces opérations dites de mise à l'abri, n'a pas répondu dans l'immédiat.