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Paris Île-de-France

Paris: après Matignon et Bercy, Dernière rénovation asperge de peinture le ministère de l'Écologie

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Des militants ont mené ce vendredi une action de désobéissance civile pour alerter sur le changement climatique. La troisième en trois jours.

Un jour, un ministère. Après Matignon et Bercy mercredi et jeudi, trois militants de Dernière rénovation ont aspergé les murs de l'Hôtel de Roquelaure de peinture orange ce vendredi matin. C'est dans ce bâtiment, basé dans le 7e arrondissement de Paris, qu'est hébergé le ministère de la Transition écologique, dont ils dénoncent l'inaction.

Équipé d'une bombonne de peinture siglée du nom du collectif écologiste, Sébastien a pris part à cette action de désobéissance civile. Il était drapé d'un t-shirt blanc portant l'inscription "Qui est coupable?" entre l'État, doublement condamné par la justice française pour inaction climatique, et les activistes du mouvement, qui seront jugés les 9, 10 et 16 janvier.

Le trentenaire a son avis sur la question. "Le gouvernement est clairement hors-la-loi, fustige-t-il. Derrière ces murs se cachent ceux qui décident pour nous, ceux qui nous condamnent. Notre peinture se nettoie. Ils garderont le sang sur leurs mains."

Intervention des gendarmes

"J'ai multiplié les actions depuis six mois, ajoute Sébastien, dont les propos ont été relayés par le compte Twitter du collectif. Et dans six mois je serai moi-même poursuivi en justice. Je ne regrette rien. La résistance civile est la bonne façon de rendre service aux générations auxquelles nous léguerons ce monde."

Le trentenaire a été arrêté dans le calme par un gendarme sous l'œil vigilant des caméras des téléphones portables de Dernière rénovation, pendant qu'un autre activiste continuait de retapisser les murs.

Le troisième militant participant à l'action du jour a semble-t-il été maîtrisé au sol par les forces de l'ordre, selon une vidéo publiée par le collectif.

"Notre pays a les ressources et les savoirs"

"Notre pays a les ressources et les savoirs nécessaires pour enclencher un grand plan de sauvetage, affirme Dernière rénovation. Si nous ne le faisons pas, c’est parce que le gouvernement a d’autres priorités que notre survie. C’est l’argent, l’énergie et l’espoir des Français qui sont détournés et gâchés."

Les actions de désobéissance civile ont bourgeonné ces derniers mois, aussi bien en France que dans d'autres pays européens, à l'initiative de collectifs comme Dernière rénovation, donc, ou "Just stop oil".

Routes bloquées, drapeaux mis en berne, interruption de représentations théâtrales, peinture déversée sur des œuvres d'art... Ce mode de contestation peut prendre des formes différentes selon les cas.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions