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"On n'est en sécurité nulle part": la colère des étudiants de Paris-Dauphine après le meurtre de Philippine

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Quelques jours après le meurtre de Philippine, les étudiants de Paris-Dauphine expriment leurs émotions. La mort tragique de la jeune fille à proximité de l'université les a profondément choqué.

À l'université Paris-Dauphine, la mort de Philippine a profondément marqué les étudiants. Le corps de la jeune fille, qui n'avait plus donné de nouvelles à ses proches depuis ce vendredi 20 septembre, a été retrouvé sans vie le lendemain dans le bois de Boulogne.

Une enquête pour viol et homicide a été ouverte mercredi et le principal suspect, visé par une obligation de quitter le territoire et déjà condamné pour viol par le passé, a été interpellée en Suisse la veille.

Inscrite en troisième année de licence économie et ingénierie financière, Philippine avait quitté l'université Paris-Dauphine aux alentours de 14 heures. Au sein de l'établissement, sa mort provoque "de la colère, de l'inquiétude, de l'angoisse" confie une étudiante à BFMTV.

Le suspect arrêté

Une autre étudiante, venue déposer des fleurs en son hommage, explique qu'elle s'"identifie à la peur qu'elle a dû ressentir".

"On se rend compte que c'est réel. Ça m'a énormément touché, elle était dans mon niveau, elle avait mon âge...", déclare-t-elle.

Le profil du suspect, condamné à sept ans de prison pour viol en 2019, mais avait récemment été libéré avant la fin de sa peine. Il avait ensuite été placé dans un centre de rétention, dont il a également été libéré malgré une OQTF. Une libération qui a suscité de nombreuses réactions. Un étudiant de Paris-Dauphine estime que "c'est pas normal que quelqu'un qui soit condamné soit relâché".

"Le fait de se dire qu'il y a peut-être d'autres personnes comme ça qui pourraient reproduire la même chose, c'est pas forcément très rassurant...", poursuit un autre.

Un drame à proximité de l'université

L'exploitation des caméras de vidéoprotection ont permis de démontrer que Philippine se dirigeait vers le bois de Boulogne, situé juste derrière l'université, après avoir déjeuné au CROUS.

"Si même aux abords de notre université on n'est pas en sécurité, on n'est en sécurité nulle part", déplore une étudiante.

Le jour du drame, Philippine était censée revenir à l'université afin d'aller en cours. Philippe Gillet, son professeur de finance, décrit une "ambiance extrêmement pesante".

"Je leur ai dit juste qu'il ne fallait pas qu'on l'oublie. La famille a été en contact avec le président de l'université, qui a eu les mots qu'il fallait par rapport à la promotion", poursuit-il.

Une cagnotte en ligne a récemment été lancée pour soutenir la famille de la jeune fille, qui allait fêter ses 20 ans en octobre. Ses obsèques auront lieu ce vendredi à 13 heures en la cathédrale Saint-Louis de Versailles.

Arnaud Gesret avec Mathias Fleury