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"On n'envisage pas d'arrêter": à Paris, certaines terrasses toujours chauffées malgré l'interdiction

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Depuis vendredi, il est interdit de chauffer les terrasses des bars, cafés et restaurants. Une interdiction difficile à avaler pour des restaurateurs qui ont peur du manque à gagner. Certains ont décidé de continuer à chauffer leur terrasse.

Des rappels à l'ordre mais pour l'instant pas de contraventions. Officiellement, il est désormais interdit de chauffer ou de climatiser les terrasses des bars, cafés et restaurants depuis le 1er avril dernier. Mais les restaurateurs bénéficient d'un sursis officieux jusqu'au 30 juin.

Jugés trop polluants, ces systèmes de chauffage pour terrasses sont désormais interdits, comme l'exige la loi climat du 22 août 2021.

A Paris, certains clients comprennent cette mesure et s'adaptent. "On se couvre bien", explique une habituée des terrasses, vêtue de gants et de son écharpe. Mais d'autres ne comprennent pas: "je trouve que c'est scandaleux", juge une cliente. "Si jamais les terrasses ne sont plus chauffées, je n'irai plus diner le soir en terrasse", assure une consommatrice.

"On n'envisage pas d'arrêter"

Compte tenu de la météo de ces derniers jours, certains restaurateurs maintiennent le chauffage en terrasse, et assument contrevenir à la nouvelle règle en vigueur.

"Je chauffe totalement et après le jour où ne pourra plus chauffer en extérieur, on respectera la loi", explique Bob, gérant dans le 15e arrondissement de Paris.

Déjà fragilisés par la crise sanitaire, les restaurateurs craignent pour leur chiffre d'affaires.

"Forcément ça va représenter un gros gros manque à gagner et ce sera très compliqué à rattraper. Pour l'instant on n'envisage pas d'arrêter les chauffages", confie anonymement un restaurateur au micro de BFM Paris.

Une période de tolérance?

En cas de non-respect, ces derniers s'exposent à une amende pouvant aller jusqu'à 1500 euros et 3000 euros en cas de récidive. Mais un délai de tolérance et de sensibilisation est mis en place jusqu'au mois de juin donc. "On avait demandé aux maires de ne pas verbaliser, d'être indulgent, d'avoir une période de pédagogie avant de rentrer dans la sanction", explique Marcel Benezet, président des bars et brasseries au Synhorcat.

"Je suis quand même surpris qu'il y ait déjà eu des sanctions vu la température qu'il fait", s'étonne ce dernier.

Selon le syndicat, des solutions comme la récupération des chaleurs de cuisine, sont déjà à l'étude pour pouvoir aider les restaurateurs à faire face à l'hiver prochain.

Ella Jelidi et Alicia Foricher