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"On a frôlé le pire": une semaine après l'incendie de deux écoles, La Verrière toujours sous le choc

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À La Verrière, dans les Yvelines, deux écoles ont été incendiées pendant les émeutes dans la nuit du 28 au 29 juin 2023. Aucun élève ne pourra faire sa rentrée dans la commune avant deux ou trois ans.

"L'infranchissable a été franchi". À La Verrière, dans les Yvelines, élus et habitants sont toujours sous le choc, une semaine après que deux écoles ont été incendiées pendant les émeutes survenues à la suite de la mort de Nahel: la maternelle des Noës et l'élémentaire du Bois-de-L'Étang.

"Des scènes de terreur, un traumatisme sans précédent", s'est remémoré ce mercredi matin Nicolas Dainville, maire divers droite de La Verrière, sur le plateau de BFMTV.

Cendres, lavabos calcinés, morceaux de cahiers détruits... Il ne reste aujourd'hui presque plus rien au sein de l'une de ces deux écoles incendiées dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, dans cette commune de 6500 habitants du sud-ouest de Paris.

À La Verrière, dans les Yvelines, deux écoles ont été incendiées pendant les émeutes dans la nuit du 28 au 29 juin 2023.
À La Verrière, dans les Yvelines, deux écoles ont été incendiées pendant les émeutes dans la nuit du 28 au 29 juin 2023. © BFM Paris Île-de-France

Interrogé sur le plateau de BFMTV ce mercredi matin, le maire de La Verrière parle de "jeunes encagoulés, de noir vêtus et très organisés", ayant organisé l'incendie d'écoles qu'ils avaient eux-mêmes fréquenté. "Des jeunes du quartier, mêlés à des gens extérieurs (...), vraisemblablement qui y sont allés et dont les petits frères et les petites sœurs sont encore à l'école", avance le maire.

Des pompiers "bloqués par un barrage"

L'école, totalement détruite, a brûlé sous les yeux d'un employé de mairie rapidement intervenu sur place. "En arrivant, une bonne partie de l'école était en flamme", confie Jean-Michel, agent technique de la ville, au micro de BFM Paris Île-de-France.

"Les pompiers étaient bloqués par un barrage sur le pont de la Villedieu et ne pouvaient pas passer. Au bout de cinq minutes, j'avais la conclusion que le bâtiment était malheureusement condamné", poursuit ce dernier.

"Ils ont attendu que les pompiers interviennent sur une école qui avait pris feu pour allumer un autre feu sur la deuxième école. C'est la terreur, on a frôlé le pire", estime de son côté Nicolas Dainville.

"On s'est dit, 'c'est pas possible on est en train de perdre quelque chose et on ne peut pas revenir en arrière'", confie Fouzi Moussa, adjoint au maire de La Verrière au micro de BFMTV.

"On l'a vécu comme un décès. Les enfants en larmes, les parents en larmes, les maîtresses dans un état, je n'en parle même pas", ajoute ce dernier.

200 enfants concernés

Au total, près de 200 enfants se retrouvent du jour au lendemain sans leur école pour la rentrée prochaine. La plupart d'entre eux seront accueillis dans un autre établissement régional situé à proximité.

"On va mettre en place un système de navettes, c'est une solution qui devrait durer deux à trois années", indique le maire de La Verrière.

Une solution permettant de conserver un semblant de normalité dans le quotidien des élèves après ces "scènes de guerre" vécus dans leur commune, selon Nicolas Dainville.

"On garde toute l'équipe pédagogique (...), la directrice, les professeurs des écoles seront là, et je connais toute leur implication. Mais ça va, in fine, bouleverser quand même le quotidien de ces enfants", confesse Adélaïde Lopes, adjointe au maire de La Verrière.

L'ensemble des dégâts occasionnés par ces incendies dans les deux établissements se chiffrent à au moins 20 millions d'euros.

Garance Amespil, Fanny Regnault, Julie Poncet, Nicolas Chamontin avec Alixan Lavorel