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"Nous vivons au milieu des fuites": une enseignante alerte sur l’insalubrité de son lycée à Alfortville

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Françoise Cahen, professeure de lettres, enseigne depuis 24 ans au lycée Maximilien-Perret à Alfortville (Val-de-Marne). Elle dénonce l’insalubrité dans laquelle se trouve son établissement d’enseignement.

"Depuis des années, nous vivons au milieu des fuites, des serpillères à chaque pluie, du moisi dans les murs et les plafonds", alerte Françoise Cahen, professeure de lettres. Sur son compte Twitter, elle partage des images de l’état de l’établissement scolaire où elle enseigne depuis 24 ans.

Le weekend dernier, une tempête a fait s’écrouler le plafond de son établissement. "On a l'impression que cette tempête c'est un peu le vent du mépris qui s'abat sur nous", raconte-t-elle ce vendredi sur BFM Paris.

"Quand je fais cours, j'ai des seaux sur l'estrade"

Malgré de nombreux signalements, il n'y a pas de travaux réalisés. "Ou alors, il faut qu'il y ait un effondrement d'une plaque du plafond et on nous met une petite rustine au-dessus, parce qu'on ne veut pas faire refaire toute la toiture", regrette Françoise Cahen.

Pour poursuivre son travail malgré tout, la professeure se focalise surtout sur le pédagogique. Mais elle alerte sur les conséquences que de telles conditions d'apprentissage peuvent avoir sur les élèves. "Quand on est lycéen, on ressent l'estime que le pays a pour nous par ces locaux qui nous accueillent", explique-t-elle.

"Si j'ai le toit de mon lycée qui s'effondre sur moi alors que je suis en train de passer le bac, comment je peux y croire, comment je peux penser que mon pays croit en moi?", poursuit Françoise Cahen.

Promesse de rénovation?

Valérie Pécresse, candidate à sa réelection à la présidence de la région Île-de-France est récemment venue visiter l'établissement scolaire accompagnée de Marie-Carole Ciuntu, vice-présidente de la région chargée de lycées et de l'administration et a promis des travaux de rénovations. Françoise Cahen reste méfiante car "il y a eu beaucoup de promesses de rénovations" et qu'il faut que les travaux réalisés soient importants car "la structure est pourrie."

"On attend quelque chose de sérieux et de sécurisé pour pouvoir reprendre à la rentrée", conclut l'enseignante. Le candidat de l'union de gauche Julien Bayou s'est aussi emparé du sujet. Lors du débat de l'entre-deux tours mercredi sur sur BFMTV et BFM Paris, il a estimé que "la promesse républicaine est bafouée", au vu de l'état de délabrement de certains lycées, dont celui où enseigne Françoise Cahen.

Margot Hutton