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Municipales 2026 à Paris: la primaire écologiste s'annonce serrée

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Plusieurs écologistes sont candidats pour devenir maire de Paris et succéder à Anne Hidalgo. Le sénateur Yannick Jadot a déclaré ses intentions ce lundi 20 janvier. D'autres mûrissent leur choix. En attendant, le premier tour de la primaire des écolos est fixé au 14 mars.

La bataille pour désigner une ou un candidat écologiste aux élections municipales de 2026 à Paris s'emballe. Yannick Jadot, sénateur de Paris et candidat malheureux aux élections présidentielles 2022 (4,63% des voix), a annoncé ce lundi 20 janvier sa candidature dans un entretien au Parisien.

"Je souhaite que le prochain maire de Paris soit écologiste", a-t-il déclaré, en louant le bilan "puissant" d'Anne Hidalgo mais estimant qu'"il y a toujours beaucoup de choses à faire" notamment pour "adapter la ville au défi climatique".

Mais l'ancien eurodéputé et directeur des campagnes de l'ONG Greepeace n'est pas le seul en lice pour obtenir l'investiture des écolos comme le rappelle auprès de BFM Paris Île-de-France, Aminata Niakaté, conseillère de Paris et candidate potentielle.

"C’est une démarche qui arrive de manière un peu intempestive et qui souhaite sortir du cadre que nous avons collectivement fixé chez les écologistes. J’ai du respect pour le parcours de Yannick Jadot. Je l’invite à convaincre les militantes et militants écologistes de la pertinence de sa démarche. Il faudra au moins cela pour convaincre les Parisiens", suggère-t-elle.

Anne-Claire Boux, adjointe en charge de la santé, candidate potentielle croit dans cette primaire. "Ce sera un choix stratégique, pour choisir la personne en capacité de faire l’union à gauche, et de répondre aux préoccupations des Parisiennes et des Parisiens, comme le sujet de la santé que je porte au quotidien pour les Parisiennes et Parisiens".

Une entente nécessaire avec les Insoumis?

Pour Fatoumata Koné, candidate déclarée à la primaire écologiste et présidente du groupe Les écologistes au conseil de Paris, l'intransigeance du sénateur vis-à-vis des Insoumis pose problème. "Les écologistes ont décidé de faire l'union. On fait élire un chef de file qui aura pour objectif de faire l'union. Il n'a pas dit sa position sur LFI. Les écologistes ont choisi l'union la plus large à l'image du nouveau Front populaire donc LFI", souligne celle qui loue le bilan l'action de la mairie écologiste de Lyon.

Même son de cloche dans l'entourage du maire-adjoint en charge des mobilités, David Belliard. "Ce n'est pas une surprise, on s'en doutait. Ça ne change pas grand-chose. Yannick est légitime dans sa candidature, comme les autres. Le vote des militants sera souverain. David continue à réfléchir à déposer sa candidature. L'option David est différente sur le périmètre politique. Yannick exclut La France Insoumise, ce n'est pas l'opinion de David Belliard. David Belliard a l'expérience des dossiers", indique-t-on auprès de BFM Paris Île-de-France.

Des formalités administratives avant le 14 mars

Plusieurs règles ont été fixées par le parti Les écologistes (ex-EELV) pour limiter les candidatures et désigner une personnalité rapidement.

Les candidats devront obtenir 91 parrainages et les déposer entre le 1er et le 10 février. Le premier tour des élections se déroulera du 14 au 16 mars avec une possibilité de vote électronique. Le second tour aura lieu entre le 21 et le 23 mars.

"Les candidats doivent nous fournir une profession de foi. Ils doivent être à jour de leur cotisation. Certains sont soumis à un quitus statuaire par rapport aux autres mandats", nous précise Antoine Alibert, co-président de Les écologistes à Paris. Il précise par ailleurs que Yannick Jadot devra s'engager par écrit à démissionner du Sénat.

Le responsable écologiste parisien rappelle que la motion de cadrage qui a fixé les règles de cette primaire à "acté comme une éventualité", l'organisation a posteriori d'une "primaire à gauche", mais ajoute qu'"il n'y a pas de discussion" et que "rien n'est formalisé" à ce stade.

"Cette grande primaire devra régler les équilibres de toutes les forces avant le premier tour. Notre chef de file sera le candidat à cette primaire. Il est hors de question de remettre en cause la désignation de notre choix interne. C'est maintenant qu'il faut candidater", poursuit-il.

Antoine Alibert estime que 1.800 à 2.000 électeurs à jour de cotisation et disposant de six mois d'ancienneté pourront participer au scrutin.

Des réactions partagées des partenaires de gauche

Pour les Insoumis de Paris qui optent pour un ticket des deux députés LFI Sophia Chikirou et Rodrigo Arenas, cette profusion de candidatures écologistes interroge.

"La majorité municipale parisienne compte déjà deux candidats PS, quatre candidats EELV, un candidat PCF... Beaucoup de candidats mais pour quel programme? Nous travaillons à LFI à un programme de rupture pour rendre Paris aux Parisiens !", nous signifie-t-on.

Pour la socialiste Gabrielle Siry, maire-adjointe du 18e arrondissement et soutien officiel de Rémi Féraud, "ce sera aux écologistes de choisir leur candidat ou candidate". "C'est un processus de primaire interne. Il y aura le moment venu, une nécessité de se rassembler, mais c'est prématuré pour parler de cela. Il faut que les écologistes choisissent leur candidat", assure-t-elle auprès de BFM Paris Île-de-France.

Ian Brossat, sénateur PCF et candidat réagissant spécifiquement à la candidature déclarée de Yannick Jadot, salue sa démarche. "Qu’il veuille contribuer à la victoire de la gauche et des écologistes en 2026, tant mieux. Je note par ailleurs qu’il préconise comme nous l’union de la majorité municipale dès le premier tour pour maximiser nos chances de victoire".

À quatorze mois des élections municipales, Rachida Dati (ex-LR), Rémi Féraud (PS), Emmanuel Grégoire (PS), Thierry Mariani (RN) et Pierre-Yves Bournazel (Horizons) ont déjà déclaré leur candidature.

Nicolas Dumas avec Florent Bascoul