Marche en mémoire d'Adama Traoré: la justice valide l'interdiction de la préfecture du Val-d'Oise

Des manifestants lèvent un portrait d'Adama Traoré en son hommage, en juillet 2018 à Beaumont-sur-Oise. - - FRANCOIS GUILLOT / AFP - -
La marche en mémoire d'Adama Traoré, tué en 2016 lors d'une interpellation, n'aura finalement pas lieu. Alors que la préfecture du Val-d'Oise avait annulé cette marche commémorative qui devait se tenir samedi dans les communes de Persan et Beaumont-sur-Oise, le comité avait contesté en justice la décision en déposant un recours devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
Ce dernier a finalement validé la décision de la préfecture, ce vendredi, interdisant la tenue de la marche, qui marque le septième anniversaire du décès d'Adama Traoré.
"Les juges des référés ont estimé que, bien que les violences aient diminué ces derniers jours, leur caractère extrêmement récent ne permet de présumer que tout risque de trouble à l'ordre public ait disparu", a indiqué le tribunal dans un communiqué.
Possibles "troubles graves à l'ordre public"
Arguant du contexte inflammable et des violences urbaines de ces derniers jours, qui ont notamment abouti à l'incendie de la mairie de Persan, le préfet Philippe Court avait justifié sa décision par de possibles "troubles graves à l'ordre public" causés par des "éléments perturbateurs".
Dans la foulée, le comité Adama, emmené par sa grande sœur et militante Assa Traoré, a déposé un référé liberté au tribunal administratif de Cergy-Pontoise pour faire annuler la décision.
"Une nouvelle atteinte à la liberté de manifester"
Dans le cadre de sa mobilisation, le collectif "Vérité pour Adama" rassemble chaque année des centaines de personnes à l'occasion d'une marche pour réclamer la mise en examen des gendarmes mis en cause, et dénoncer plus largement les violences policières. Chaque année, le cortège déambule dans une atmosphère militante mais sans incident, pour finir par un concert de rap dans un parc.
De nombreux syndicats, organisations et partis politiques y sont attendus cette année, à la suite de l'émotion soulevée par la mort de Nahel.
Dans une pétition signée avant l'arrêté préfectoral d'interdiction, 200 élus locaux du Val-d'Oise ont appelé les autorités à ne pas autoriser la marche.
"Nous n'accepterons pas davantage de provocations et des dégâts supplémentaires dans nos communes, nos intercommunalités, dans notre département", ont-ils déclaré.
À l'inverse, de multiples organisations syndicales, politiques et associatives ont dénoncé dans un texte commun la décision de l'État. "Cette mesure constitue une véritable provocation et une nouvelle atteinte à la liberté de manifester, en étant également un évident signe d'autoritarisme", ont-ils indiqué dans un communiqué.