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Manifestations, météo: les terrasses éphémères font leur retour à Paris avec un peu de retard

Une terrasse estivale à Paris.

Une terrasse estivale à Paris. - BFM Paris

Les terrasses estivales font leur retour cette année, du 1er au 31 octobre. Elles peuvent apporter entre "30 à 40% de chiffre d'affaires en plus" dans certains établissements.

Elles s'installent enfin. Depuis le 1er avril et jusqu'au 31 octobre, les restaurateurs, bars et cafés de Paris peuvaient installer ou réinstaller leurs terrasses estivales -à condition bien sûr d'avoir obtenu une autorisation de la mairie.

Mais si elles sont de nouveau autorisées depuis une vingtaine de jours dans certains arrondissements, des établissements ne les ont pas installées dès le 1er avril.

"On voit bien, qu'à part mercredi, on n'a pas eu une météo très favorable en terrasses. Ce qui fait qu'effectivement, j'ai vu que beaucoup ne s'étaient pas encore réinstallées (...) L'année dernière, au mois d'avril, il faisait beaucoup plus beau", observe Franck Delvau, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (Umih) Île-de-France.

"L'autre élément à prendre en compte est à associer au mouvement social contre la réforme des retraites" et notamment à la grève des éboueurs, où jusqu'à 10.000 tonnes de déchets non-ramassés ont parfois jonchés les sols des trottoirs de la capitale. "Heureusement, le mouvement a failli être relancé, mais il n'a pas pris", explique, Franck Delvau, soulagé. Car, selon lui, "le mois de mars a été très mauvais pour l'hôtellerie-restauration".

"À cause des grèves à répétition, beaucoup de réunions, de conventions, de séminaires ont été annulés ou sont passées en visio", ajoute le président de l'Umih, estimant que ces annulations représentent des pertes de "15 à 20% de chiffre d'affaires, voire plus encore pour certains établissements".

Enfin, "les manifestations à répétition" sont également à prendre compte. "C'est quand même dangereux d'avoir des terrasses installées, étant donné qu'il y a des casseurs", souffle le président de l'Umih.

"Dès qu'on pouvait le faire"

A contrario, dans le 18e arrondissement, les établissements de la rue Ramey ont déjà installé leurs terrasses, certains même dès le 1er avril. "On les a installées dès qu'on pouvait le faire, parce qu'on n'a pas été impactés par les grèves des éboueurs", reconnaît un serveur d'un bistrot de la rue Ramey.

Au "Roulo", ce moment était aussi très attendu. Pour cause, les terrasses estivales permettent de doubler la capacité du restaurant.

"On a, entre 12 et 14 tables en plus, donc 24 à 28 personnes, estime Grégori Slakmon, gérant du restaurant. C'est indispensable pour le chiffre d'affaires, mais aussi pour l'ambiance du quartier, c'est très cool. Tout le monde attend ça."

Le gérant du restaurant ajoute que son établissement existe depuis deux ans et que sans ces terrasses, il aurait déjà fermé aujourd'hui.

"Près de 3800 autorisations de terrasses estivales ont été attribuées, indiquait ce jeudi, la Ville de Paris, à BFMTV.com. Il y a plusieurs centaines de dossiers qui ont été déposées très tardivement et qui sont en cours d'étude par nos services."

Un chiffre plutôt stable, par rapport à l'édition précédente où 3800 terrasses avaient été autorisées du 1er avril au 31 octobre 2022, mais qui pourrait être en hausse après l'examen des dossiers déposés, ce qui devrait prendre "en moyenne un mois ou deux". De son côté, Franck Delvau espère atteindre les 4000 terrasses estivales, notamment pour la coupe du monde de rugby "qui arrive à Paris" et qui amènera "beaucoup de monde."

"Un apport de chiffres"

Concernant le chiffre d'affaires de ces structures estivales, Franck Delvau rappelle que dans les établissements qui n'ont pas la place d'installer des terrasses assez grandes, elles peuvent rapporter jusqu'à "30 à 40% de chiffre d'affaires en plus".

Pour les autres établissements qui ont des "terrasses historiques", ces places sont un "apport en plus".

"Les terrasses estivales c'est de toute façon un apport de chiffres d'autant plus à Paris où c'est vraiment l'art de vivre à la Parisienne, les gens dès qu'il y a un rayon de soleil, et même s'il n'y en a pas, vont dehors", conclut le président de l'Umih.

Les terrasses éphémères ont été mises en place en juin 2020 afin de soutenir les acteurs de ce secteur sinistrés par le Covid-19. Le concept a été pérennisé l'année suivante, sous le nom de terrasses estivales. Soumises à un règlement, ces structures doivent notamment fermer à 22h.

Solenne Bertrand