"Ma vie sera toujours compliquée": deux ans après la mort de Lola, sa mère s'exprime pour la première fois

Delphine Daviet-Ropital s'est confiée au Figaro, pour la première fois depuis la mort de sa fille survenue le 14 octobre 2022. Elle revient sur sa reconstruction, sa relation et ses souvenirs de sa fille ainsi que ses attentes pour le procès.

Elle ne s'était encore jamais exprimée. Deux ans après la mort de Lola dans le 19e arrondissement de Paris, violée, torturée et tuée avant que son corps ne soit placé dans une malle le 14 octobre 2022, Delphine Daviet-Ropital, sa maman, prend la parole pour la première fois.

Auprès de nos confrères du Figaro, elle est revenue sur sa "longue reconstruction", la mort de son mari en février dernier, mais aussi sa relation avec sa fille avant le drame. Avant d'évoquer le procès de Dahbia B., la principale suspecte qui sera jugée dans le courant de l'année 2025.

"Ma vie sera toujours compliquée"

Près d'un mois après les faits, le 16 novembre 2022, une marche avait été organisée en hommage à Lola. Présents, les parents de la jeune fille de 12 ans, prenaient alors la parole. "Le temps de la reconstruction sera long, avec toujours des interrogations, des 'et si', des 'pourquoi' et des 'comment' qui risquent d'être sans réponse", lançait Delphine.

Deux ans après, cette dernière est encore en arrêt maladie. "Ma vie sera toujours compliquée", admet-elle au Figaro. Pour le moment, elle n'arrive pas à parler de ce qui est arrivé à sa fille.

"J’ai du mal à être dans la réalité et je fais tout pour ne pas y être", ajoute Delphine Daviet-Ropital.

Depuis, elle avoue "voir un psychologue" qui l'aide "beaucoup". Mais c'est aussi auprès de son fils Thibault, le frère de Lola, que se passe sa reconstruction. "C'est grâce à lui que je tiens, c’est pour lui que je suis encore debout" souffle-t-elle. Le 14 octobre 2023, un an après les faits, il avait adressé une lettre à sa petite sœur.

"La vie est très longue sans toi. Sans toi je m'ennuie beaucoup, je peux même plus t'embêter ou rigoler avec toi. Je voulais aussi te dire merci de veiller sur nous", avait-il couché sur papier.

Aujourd'hui, sa mère explique au Figaro qu'il va "mieux". "Il a mûri, il fait du sport donc ça l’aide beaucoup, il a aussi une petite copine qui est très bien." L

Elle était "généreuse" mais "n'aimait pas qu'on lui dise non"

Après avoir évoqué sa relation avec son fils, Delphine Daviet-Ropital a décrit celle avec Lola. "C’était un 'mini-moi', elle était très joviale et sociable", déclare-t-elle au Figaro. On était très fusionnelles. On se parlait de tout."

Lola : un meurtre terrifiant - 23/10

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Elle décrit une petite fille au "caractère fort", sociable, et qui "disait oui à tout" et à "tout le monde".

"Elle était généreuse (...) ne pouvait pas rester enfermée. Elle avait des copines, elle était toujours dehors, c’était un boute-en-train", poursuit-elle.

Avant de se souvenir de ces moments où elle "pouvait être boudeuse". "Elle n’aimait pas qu’on lui dise non", ajoute Delphine Daviet-Ropital. Deux ans après le drame, Delphine Daviet-Ropital admet au Figaro avoir mis des photos de sa fille chez elle récemment. "Je commence à les regarder."

Le père de Lola mort en février 2023

Un an et quelques mois après la mort de Lola, Johan Daviet, son père, est mort tragiquement à l'âge de 49 ans. "Ça a été très compliqué", admet Delphine Daviet-Ropital. Elle évoque des problèmes d'alcool, réglé avant la mort de Lola, mais dans lesquels il était retombé après le meurtre.

"On l’a perdu depuis le premier jour. On a tout fait et tout essayé mais on ne pouvait plus rien faire", indique-t-elle.

Lors de la mort de sa fille, Johan Daviet avait évoqué son traumatisme qui avait affecté toute sa famille, "des oncles jusqu'aux tantes". Selon les informations de BFMTV, son corps sera inhumé au cimetière de Lillers (Pas-de-Calais), où repose sa fille.

Des réponses au procès de Dahbia B.?

Alors que la suspecte Dahbia B. est apte à être jugée, son procès devrait se tenir dans le courant de l'année 2025. Auprès du Figaro, Delphine Daviet-Ropital a précisé ses attentes.

"J’attends de savoir ce que l'"autre" (nom qu'elle donne à Dahbia B.) va dire, ses réponses. On se pose toujours la question du pourquoi", souffle celle qui dit "avoir beaucoup de colère" envers la suspecte.

Désormais, elle espère que ce procès "pourra m’aider à comprendre le pourquoi et le comment". Même si elle reconnaît potentiellement n'avoir aucune réponse.

Martin Regley Journaliste