Les images de l'exposition photo des établissements scolaires les plus délabrés de Seine-Saint-Denis

Le choc des photos. Des enseignants de Seine-Saint-Denis, en grève depuis plus d'une semaine, ont affiché ce mercredi 6 mars des photos montrant le délabrement des établissements scolaires de Seine-Saint-Denis. Cette exposition a été installée devant le siège de la région Île-de-France à Saint-Ouen.

Des murs gorgés d'eau, des fenêtres cassées ou des plafonds effondrés... Ces photos ont été prises ces dernières semaines dans tout type d'établissement du département: école, collège, lycée ou université.
"Comment peut-on étudier dans un établissement où il fait 12°C l'hiver, comment faire sa sieste, quand on est un petit enfant, dans une salle où il y a des souris qui passent", s'indigne Zoé Butzbach, co-secrétaire de la CGT Educ'action 93, au micro de BFMTV.

Selon Christophe Prudhomme, conseiller régional LFI d'Île-de-France, le département "a toujours été maltraité par différents gouvernements. On a un retard très important". Il alerte aussi sur un manque d'établissements pour répondre à la croissance démographique de la Seine-Saint-Denis.

Depuis le 26 février, l'intersyndicale (FSU-CGT-CNT) de la Seine-Saint-Denis réclame un "plan d'urgence" pour l'école dans le département, avec la création de postes et la rénovation du bâti. Les syndicats s'opposent aussi à la réforme du "choc des savoirs" qui reviendrait à "un tri des élèves".
Annoncée par Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, en décembre, la réforme prévoit la création de groupes de niveau à compter de la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, et à partir de septembre 2025 en 4e et 3e.
À l'appel de l'intersyndicale de la Seine-Saint-Denis, une manifestation est prévue ce jeudi devant le ministère de l'Éducation à Paris pour interpeller sa locataire, Nicole Belloubet.

Le département de la Seine-Saint-Denis se défend auprès de l'AFP et explique avoir "voté en 2020, un plan de construction et de rénovation des collèges de 100 millions d'euros par an, soit 1 milliard d'euros sur 10 ans. Il consacre "plus de 2.400 euros de dépenses annuelles par collégien".
De son côté, la région Île-de-France souligne que "sur 69 lycées en Seine-Saint-Denis, les deux tiers ont fait l'objet d'une rénovation d'ampleur" depuis 2016.