"Les gens n'attendent que ça": les terrasses estivales sont de retour à Paris

Elles signent officiellement la fin de l'hiver et le retour des beaux jours pour les Parisiens. Les terrasses éphémères font leur grand retour dans les rues de la capitale à partir de ce lundi 1er avril. Elles seront 3.000 à être installées sur les places de stationnement devant les bars et restaurants.
Dès ce week-end, les professionnels ont enchaîné les montages de terrasse. "Tout le monde veut sa terrasse pour le 1er avril pour l'exploiter dès le 1er", explique Jean-François Denaiffe, dirigeant et fondateur de la société balcons et terrasses de France.
"Ce que l'on fait, c'est qu'on commence généralement un ou deux jours avant et puis on termine sur les 15 premiers jours d'avril", continue-t-il. La société doit installer une cinquantaine de terrasses dans Paris.
Coût de l'installation pour les restaurateurs: plus de 3.700 euros. Un investissement plus que nécessaire pour les commerçants. Pour Laurence Dissidi, cogérante d'une brasserie dans le 16e arrondissement, sa terrasse éphémère lui rapporte 10 à 15% en plus sur son chiffre d'affaires.
"C'est un plus. Les gens n'attendent que ça. Ils ont été enfermés tout l'hiver, ils attendent de pouvoir prendre un café ou une boisson dehors, de déjeuner ou de dîner."
Huit Parisiens sur 10 favorables à une ouverture tardive
La grande nouveauté de cette année olympique: les terrasses estivales pourront rester ouvertes jusqu'à minuit du 1er juillet au 8 septembre, soit deux heures de plus que l'an passé. Une volonté d'Anne Hidalgo pour cet été qui ravit surtout les restaurateurs, mais aussi les clients.
"Arrivé un moment, si on passe un moment sympathique en soirée, 22 heures c'est beaucoup trop court", souligne une habituée. "On l'a tous vécu ce moment où on sent que c'est un petit peu limite et on aimerait bien savourer plus."
Comme elle, 81% des Parisiens sont favorables à l'ouverture tardive des terrasses éphémères, selon un sondage de l'Ifop pour le groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR). Une mesure qui sera, selon les habitants de la capitale, de toute manière très bien accueillie: plus de neuf personnes sur dix estiment que les terrasses estivales seront "fréquentées" cet été, 66% envisagent même des lieux "très fréquentés".
Cette étude ne fait que confirmer la passion des Parisiens pour les terrasses extérieures, quelque soit leur âge. Plus de la moitié des sondés s'y installent au moins une fois par semaine, et 96% d'entre eux disent en profiter au moins une fois par an.
La crainte de nuisances pour les riverains
L'ouverture tardive des terrasses ne fait néanmoins pas l'unanimité. De nombreux résidents et des associations de riverains craignent les nuisances sonores, d'autres soulignent le manque de place pour les piétons que provoquent l'installation des terrasses.
Un "mépris" encore plus fort pour ces habitants qui verront les terrasses ouvertes toute la nuit de manière exceptionnelle quatre soirs d'été, les jours des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques et Paralympiques (soit le 26 juillet, les 11 et 28 août et le 8 septembre).
Néanmoins, pour Pascal Mousset, président du GHR Paris Île-de-France, il serait injuste de pénaliser tous les commerçants pour des cas isolés de nuisances. "Ce n'est pas possible que le cas particulier d'une rue bruyante, comme la rue de la soif où tout le monde se plaint du bruit, ou qu’à cause d’un professionnel qui se comporte mal, on puisse sanctionner (toutes les) terrasses estivales", expliquait-il au Figaro.
Dans tous les cas, ces installations estivales seront en place jusqu'au 31 octobre prochain. Le GHR espère de son côté une pérennisation de la permission de minuit pour les années à venir.
Les terrasses historiques, préexistantes à la période Covid qui a vu l'émergence des terrasses éphémères, peuvent quant à elle toujours rester ouvertes jusqu'à 2 heures du matin.