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Législatives 2022: après 36 ans d'absence, des députés RN font leur retour en Île-de-France

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Deux députées issues du Rassemblement national ont été élues en Île-de-France lors des élections législatives.

L'Île-de-France n'échappe pas à la règle. Le Rassemblement national (RN) réalise une percée historique à la suite des élections législatives, avec l'entrée à l'Assemblée nationale de 89 députés, dont deux élues en Seine-et-Marne et en Essonne.

Deux sièges dans la région

Sept candidats du RN avaient été portés au second tour de ces élections législatives en Île-de-France, mais seuls deux d'entre eux l'ont finalement emporté.

Si elle est arrivée deuxième au premier tour dans la 2ème circonscription de l'Essonne, derrière le candidat de la Nupes Mathieu Hillaire, Nathalie Da Conceicao Carvalho a finalement remporté son duel et récolté 53,27 % des suffrages exprimés. Référente du parti dans le département, elle en devient également la première députée RN de l'Histoire.

Avec 52,12 % des voix, Béatrice Roullaud s'empare quant à elle de la 6ème circonscription de Seine-et-Marne.

"Les Franciliens commencent eux aussi à se rendre compte que nous travaillons et que nous pouvons leur être utiles", a réagi auprès de BFMTV.com Wallerand de Saint-Just, président du groupe Rassemblement National au Conseil régional d'Île-de-France .

Une première lors d'un scrutin majoritaire

Il ne s'agit pas de la première fois que les électeurs d'Île-de-France envoient sur les bancs de l'Assemblée nationale des députés issus du parti d'extrême droite.

Lors des élections législatives au scrutin proportionnel de 1986, le Front national était entré pour la première fois au palais Bourbon avec 32 élus. Sept d'entre-eux avaient décroché leur mandature en Île-de-France, dans les départements de Paris, de Seine-Saint-Denis, de la Seine-et-Marne, du Val-de-Marne, des Yvelines et des Hauts-de-Seine.

Mais depuis 36 ans, plus aucun député du Front national, devenu Rassemblement national en 2018, n'avait été, jusqu'ici, élu dans la région. C'est donc bien une première pour des élections législatives au scrutin majoritaire à deux tours. Un véritable tournant pour Wallerand de Saint-Just :

"Nous avons toujours eu du mal en Île-de-France, mais ces élections montrent qu'aujourd'hui, il n'y a plus de territoire vraiment fermé au Rassemblement national. C'est un renversement complet."

"Prêt à prendre le pouvoir"

Avec 89 députés, le RN est le parti qui compte le plus de sièges à l'Assemblée nationale, devant la France Insoumise, qui en dénombre 84.

Si la Nupes, alliance des principaux partis de gauche, est le principal groupe d'opposition avec 131 députés, le RN est le parti qui compte le plus de sièges.

"Je pense que c'est le plus grand moment du parti depuis sa création en 1972", s'est réjoui Wallerand de Saint-Just. "On a un mouvement populiste prêt à prendre le pouvoir la prochaine fois".

Sur l'ensemble de l'Île-de-France, le RN n'arrive que quatrième, avec 4,76 % des voix. Candidats qualifiés au second tour dans la région, François Lenormand, Aymeric Durox, Didier Bernard, Laurent Morin et Jean-Baptiste Marly ont eux été éliminés.

Sarah Boumghar