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"Intolérable": la vice-présidente de l'Île-de-France réagit après la violente agression d'un médecin à Melun

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Le cabinet SOS Médecins a été fermé tout le week-end après l'agression d'un praticien jeudi dernier. La vice-présidente de la Région Île-de-France parle d'un "phénomène qui se généralise".

Un phénomène qui se généralise. Jeudi dernier, un docteur de SOS Médecins s'est fait violemment agressé à Melun (Seine-et-Marne) par une patiente. Cette dernière, une mère de famille, souhaitait faire examiner son bébé mais n'avait pas pris de rendez-vous.

"Il lui a été proposé une solution différée de quelques heures. Elle n'a pas accepté cette solution. Le ton est monté. Après des menaces, ont suivi des coups et une agression physique assez sérieuse", raconte Jean-Christophe Masseron, président SOS Médecin, à BFM Paris Île-de-France.

La vice-présidente de la Région Île-de-France chargée de la Santé, des Solidarités et de la Famille, Farida Adlani, a dénoncé une situation "intolérable et insupportable".

"En première ligne sur les agressions"

En protestation, le cabinet médical de la commune a été fermé tout le week-end. "Sans médecin, on ne sait pas comment faire. Tout le temps aller aux urgences parce qu'on n'a pas de médecins traitants, c'est très difficile", déplore une riveraine.

Mais pour SOS Médecins, cette mesure était nécessaire car les actes violents se multiplient de plus en plus dans la région, et plus généralement partout en France.

"On voit bien que les médecins aujourd'hui sont en première ligne sur des agressions qu'ils subissent de plus en plus (...) Ce phénomène se généralise", affirme la vice-présidente de la région Île-de-France chargée de la Santé.

Conséquence: "Les soignants ont l'habitude de demander des subventions quand ils montent un cabinet médical, ils demandent des subventions pour la sécurisation de leurs locaux. (...) Par exemple, j'ai un cabinet de groupe qui me demande de la protection par des portiques et aussi des caméras", continue Farida Adlani.

Urgences saturées

Comment expliquer la hausse du nombre d'agressions? D'après le président de SOS Médecins, la saturation des services de santé -et notamment des urgences- peut expliquer ces scènes de violences.

"Les gens n'ont pas satisfaction, se sentent mal pris en charge, ont l'impression qu'on ne répond pas à leur demande. Comme il y a un besoin que les choses se fassent immédiatement, la frustration fait monter l'agacement, parfois la colère et ça dégénère", explique-t-il.

À Melun, le médecin agressé jeudi dernier est actuellement en arrêt de travail. Il a porté plainte et une enquête a été ouverte.

Marine Langlois