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Immeuble squatté à Saint-Ouen: Véolia prêt à étudier "les issues les plus adaptées" pour régler la facture d'eau

Deux hauts cadres de la branche Eau de Veolia France sont incriminés après être devenus actionnaires d’une société luxembourgeoise, à qui le groupe français avait confié un énorme contrat.

Deux hauts cadres de la branche Eau de Veolia France sont incriminés après être devenus actionnaires d’une société luxembourgeoise, à qui le groupe français avait confié un énorme contrat. - Eric Piermont-AFP

Après quatre ans de squat au sein d'un immeuble détenu par un octogénaire à Saint-Ouen, la facture d'eau des 22.700m3 utilisés s'élève à 98.000 euros.

22.700 mètres cubes. C'est la quantité d'eau abyssale accumulée sur la facture d'un bâtiment de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), squatté depuis quatre ans.

Malgré leur expulsion en août dernier par la police de Saint-Ouen après des mois de bataille juridique, la présence des squatteurs est loin d'être une histoire ancienne pour le propriétaire de l'édifice, âgé de 86 ans.

En plus des dégâts considérables laissés par les squatteurs, que l'assurance refuse de couvrir, ce dernier a reçu une facture d'eau de près de 100.000 euros en mai dernier, adressé par l'entreprise Véolia. "Nous avons appris par l'article du Parisien que les squatteurs ont dû laisser les robinets ouverts, mais nous ne pouvons présumer de l'utilisation de l'eau consommée", a indiqué l'entreprise ce vendredi à BFMTV.

"Les factures, dont le montant total est de 98.000 euros, représentent environ 22.700m3 d'eau", indique également l'entreprise.

"Tout sera mis en œuvre pour trouver avec le propriétaire les issues les plus adaptées"

Malgré l'injustice de la situation, l'entreprise Véolia ne compte pas effacer intégralement la dette du retraité. "Au vu du contexte, tout sera mis en œuvre pour trouver avec le propriétaire les issues les plus adaptées à sa situation comme l'abandon partiel de la dette ou l'étalement", indique l'entreprise à BFMTV ce vendredi.

Cette dernière précise également que "si le titulaire du contrat est en fait une personne physique et non un syndicat des copropriétaires comme cela ressort de l'article du Parisien, il y aura application d'une prescription biennale, représentant une baisse de 17.153€".

"Ensuite, si une fuite d'eau est avérée (écoulement en terre), un dégrèvement sera appliqué représentant plus de 40% des sommes restant dues", ajoute Véolia.

La multinationale se défend également de ne pas avoir pu donner suite à la demande du propriétaire, qui avait réclamé la coupure de l'eau au sein de l'immeuble. "Conformément à la loi Brottes [...] les gestionnaires d’eau ne peuvent en aucun cas suspendre l’accès au service de l’eau sur un branchement qui dessert un local d’habitation occupé [...], quand bien même les personnes sur place occupent le logement sans droits ni titres".

"En juin 2018, le propriétaire nous a demandé de couper l'eau mais malheureusement nous n'avons pu accéder à sa demande", précise Véolia..

Afin de résoudre au mieux le litige entre l'entreprise et le propriétaire de l'immeuble, Véolia a indiqué ce vendredi avoir pris attache avec l'avocat de l'octogénaire.

Gaëtane Meslin avec Alixan Lavorel