Île-de-France: Pécresse menace de ne pas faire rouler les trains sur les nouvelles lignes en 2024

Valérie Pécresse, la présidente d'Île-de-France Mobilités le 9 mars 2023. - BFM Paris Île-de-France
"À ce stade nous n'avons pas l'argent pour ouvrir les extensions de la ligne 14 et du RER E" prévues en 2024, a alerté la présidente d'Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse mardi, appelant l'État à prendre ses responsabilités en lui garantissant de nouvelles recettes fiscales.
"Il n'est pas question que ce soit les voyageurs qui paient, ni les collectivités qui n'en ont pas les moyens", a insisté celle qui est aussi présidente de la région, en marge de l'inauguration de la gare de Mantes-la-Jolie, rénovée pour accueillir le terminus du RER E dont l'arrivée est prévue fin 2026.
En attendant, un premier tronçon de l'extension doit ouvrir entre Haussmann Saint-Lazare et Nanterre dès juin 2024.
800 millions d'euros nécessaires
Autre inauguration très attendue, notamment dans la perspective des Jeux olympiques, le prolongement de la ligne 14 du métro entre Saint-Denis Pleyel au nord et l'aéroport d'Orly au sud dont l'ouverture est aussi prévue en juin 2024.
Quant à la ligne 11, elle ira jusque Rosny Bois-Perrier à partir de l'année prochaine. Pour exploiter toutes ces nouvelles lignes, IDFM a besoin de 800 millions d'euros, affirme Valérie Pécresse. "Et en 2031 -quand toutes les lignes du Grand Paris Express seront ouvertes- ce sera 1,6 milliard par an", a-t-elle souligné.
L'élue a rappelé les pistes esquissées pour accroître les recettes: augmenter le versement mobilité -un impôt sur les entreprises pour financer les transports-, une taxe de séjour sur les chambres d'hôtel -notamment pendant les JO- ou encore une contribution de la métropole du Grand Paris.
"Nous sommes en dialogue avec l'État mais le ministre (des Transports) doit nous entendre", a martelé Valérie Pécresse qui espère de nouvelles recettes dans le projet de loi de finances qui sera présenté en juin.
"C'est ballot"
Le projet Eole (pour le RER E) a coûté 5,4 milliards d'euros au lieu des 3 milliards initialement prévus et la région Île-de-France en a payé environ 40%, a relevé Valérie Pécresse. "On a financé cette ligne mais l'État ne nous a pas donné les recettes pour faire rouler les trains, c'est ballot."
La patronne de la région a également réitéré sa demande d'un contrat de plan État-région (CPER) ambitieux. "Nous ne voulons pas d'un CPER 2023-2028 au rabais", a-t-elle insisté, réclamant 4 milliards d'euros à l'État, en plus des 6 milliards promis par les collectivités locales pour les infrastructures de transport.
"Pour l'instant, l'État n'a mis que 1,8 milliard", a-t-elle déploré. Ne pas investir à hauteur des besoins serait une faute écologique et sociale."