Île-de-France: le prix du pass Navigo va augmenter en 2023

Confronté à une hausse des coûts l'année prochaine, Île-de-France Mobilités, présidé par Valérie Pécresse, est à la recherche de 750 millions d'euros.

Le pass Navigo devrait augmenter en 2023, reste à savoir de combien. A la recherche de 750 millions d'euros, notamment en raison de la hausse du coût de l'énergie, Île-de-France Mobilités cherche de nouvelles sources de recettes auprès de l'État, des collectivités et des entreprises, pour mettre à contribution "le moins possible" les usagers.

Cependant, si elle n'arrive pas à trouver les ressources nécessaires, le pass Navigo devrait augmenter à 100 euros, contre 75,20 euros actuellement, a prévenu Valérie Pécresse dans Le Parisien ce mercredi. "Je le refuse et j’en appelle à la responsabilité de tous les acteurs", a-t-elle toutefois déclaré, confirmant auprès de BFM Paris Île-de-France s'opposer à une si forte augmentation.

"Ce que je veux, c'est augmenter le Navigo le moins possible", a insisté la présidente d'IDFM, dans des propos rapporté par l'AFP, notant toutefois que son prix n'avait pas varié depuis cinq ans et que les associations d'usagers n'étaient pas hostiles à une augmentation modérée.

Tout le monde mis à contribution y compris les usagers

"Valérie Pécresse nous a dit que si toutes les pistes de recettes proposées étaient concluantes, il n'y aurait pas besoin d'augmenter le passe Navigo", précise Marc Pélissier, président de l'association d'usagers. Mais il s'agit d'une vision optimiste. L'association pense qu'une hausse de 2 à 3% serait "raisonnable".

Baisse de TVA, coup de pouce supplémentaire des collectivités et de la SNCF, taxe sur la masse salariale des entreprises... Les mesures pour renflouer les caisses sont multiples.

Pour Marc Pélissier, avant de s'attaquer aux portefeuilles des usagers, il faut revoir l'offre de transports d'IDFM. Il réclame en contrepartie d'une hausse le retour à 100 % du trafic. Pourtant, Valérie Pécresse a été claire, rapporte Le Parisien: "Il ne faut pas rêver mais nous ne la baisserons pas davantage."

De son côté, Charlotte Nenner, conseillère régionale du groupe écologiste à la Région et secrétaire de la commission Transports et mobilités, appelle à la mise en place d'un tarif progressif en fonction du quotient familial, c'est-à-dire en fonction des revenus: "Tout le monde ne peut pas supporter une hausse du tarif."

D'autres pistes seront envisagées dans un second temps, comme la hausse de la taxe bureau. Jacque Baudrier, administrateur IDF Mobilités (PCF), considère que des recettes à 1 milliard d'euros seraient possibles si cette taxe était augmentée dans les zones plus aisées de la capitale et sa petite couronne. "Valérie Pécresse refuse de demander de l'argent", accuse-t-il.

Un montant rédhibitoire pour les Franciliens

Cette augmentation du pass Navigo apparaît donc inévitable pour le plus grand malheur de certains voyageurs interrogés par BFM Paris Île-de-France. "Je comprends l'agacement des personnes car on leur dit que ça restera à 75 euros et ça continue d'augmenter", commente l'un d'eux.

"Ça ne va pas me mettre en péril financièrement mais ça va jouer à la fin du mois", ajoute un usager.

Cette somme évoquée de 100 euros est rédhibitoire pour certains Franciliens. Questionné, l'un d'eux est prêt à mettre "85 euros maximum" tandis qu'une autre utilisatrice affirme que "75 euros, c'est déjà bien assez".

Les associations d'usagers espèrent une annonce sur la nouvelle tarification du pass Navigo aux alentours du 10 décembre prochain.

Juliette Vignaud