"Il ne connaît pas le quartier": la tante de Rayane, mort poignardé aux Lilas, témoigne

Plus de 48h après la mort de Rayane Lemmouchi, tué aux Lilas (Seine-Saint-Denis), sa tante, chez qui il venait de dîner, raconte sur BFMTV la soirée du drame. "Il est venu vers 17h jouer à la Playstation avec mes enfants, raconte Laouar Chachoua Hassiba. On a dîné et comme d'habitude, on a rigolé. Vers 21h40, il est sorti avec mes enfants à 50 mètres de la maison, dans la rue de l'Égalité, une rue qui est réputée calme."
"Il est mort dans la rue"
La tante de Rayane est loin de s'imaginer ce qui est en train de se dérouler à quelques pas de son domicile. Vers 22h15, elle reçoit un appel de son fils, en pleurs, qui lui demande de venir.
"Mon mari et mon frère sont partis voir ce qu'il se passait, on a cru qu'il s'agissait d'une altercation verbale, bien que les enfants n'aient jamais eu de problèmes dans le quartier", ajoute-t-elle.
Ne les voyant pas revenir, elle décide de sortir et découvre son neveu dans une mare de sang. Agressé par un groupe d'une dizaine d'individus, Rayane a reçu un coup de couteau. "Il s'est vidé de son sang et les pompiers étaient en train de faire le massage cardiaque", se souvient sa tante.
"Je pense que c'était trop tard, son cœur a arrêté de battre et il est mort dans la rue", explique Laouar Chachoua Hassiba.
"Il ne connaît pas le quartier, il ne connaît pas les Lilas"
Le jeune homme de 25 ans, inconnu des services de police, pourrait avoir été une victime collatérale d'une rivalité entre bandes.
"Mon neveu vient de Toulouse, il a fait des études universitaires, il a un bac +6", raconte-t-elle. Il a commencé à travailler avec moi en tant que collaborateur dentiste libéral à Pantin."
Rayane, qui venait de finir ses études en septembre 2022, louait un appartement à Drancy. "S'il n'est pas au travail, il est à la salle de sport et s'il n'est pas à la salle de sport, il est chez moi pour jouer à la Playstation", affirme sa tante.
Laouar Chachoua Hassiba insiste également sur le fait que son neveu ne connaissait pas les lieux: "il ne connaît pas le quartier, il ne connaît pas les Lilas, même quand il vient, ce n'est que pour manger".
"Entre 10 et 12 personnes les ont encerclés"
Le portrait dépeint par la tante de Rayane ne ressemble pas à celui de quelqu'un qui peut se retrouver au milieu d'une rixe entre bandes rivales. Et pourtant samedi soir, cet homme ainsi que ses cousins ont été encerclés par une dizaine d'individus, "en moins d'une minute", raconte-t-elle.
"Il les ont encerclés pour qu'ils ne puissent pas sortir. Mon fils aîné n'a pas eu le temps de réaliser, ils ont planté [Rayane] avec un couteau qui ressemblait à un sabre aiguisé et long. Il visait la fémoral pour qu'il se vide de son sang très rapidement."
Laouar Chachoua Hassiba reste persuadée que les agresseurs de son neveu sont des personnes qui "savent où viser pour tuer très vite". Elle fait aujourd'hui confiance à la police judiciaire pour retrouver "cette bande de tueurs, de diables sans humanité et sans cœur".
"Un crime gratuit, ce n'est juste pas possible", conclut-elle. "La police est sur le coup. J'espère que la vérité éclatera et qu'ils attraperont ces bandits."
Le service départemental de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis a été chargé de mener les investigations. Il devra déterminer les raisons de l'attaque.