Essonne: entre 12 et 14 ans de prison requis contre le kiné accusé de viols sur des patientes et sa nièce

Photo d'illustration. - LOIC VENANCE / AFP
L'accusation a requis entre 12 et 14 ans de réclusion criminelle contre Valéry G., un kinésithérapeute de 56 ans jugé depuis mardi par la cour d'assises de l'Essonne pour viols et agressions sexuelles aggravés sur dix patientes et sur sa nièce, qu'il reconnaît partiellement.
La peine requise tient compte de ces "faits qui ont une amplitude tout à fait exceptionnelle et dramatique", a déclaré l'avocat général. Dans son réquisitoire détaillé et très didactique, il est revenu sur les sept viols et huit agressions sexuelles sur dix patientes et sa nièce dont Valéry G. est accusé, entre 2007 et 2015.
"Valéry G. sort du cadre médical, humilie ses patientes culotte baissée, il en fait des objets sexuels, il les manipule à sa guise et les pénètre par surprise, il profite de leurs problèmes de santé, de leur sidération", en un mot "il trahit la confiance qu'elles mettaient dans sa profession", a résumé le représentant du ministère public.
Le praticien présente le "comportement délibéré, intentionnel d'un prédateur qui répète un mode opératoire (...) parfaitement cohérent et tout à fait épouvantable", celui d'un "violeur en série", a-t-il encore asséné.
L'accusé reconnaît cinq viols
Ses patientes ont dénoncé des faits commis dans son cabinet de kinésithérapie à Villiers-sur-Orge (Essonne), et sa nièce a dénoncé un viol lors de vacances en famille en Savoie.
Questionné par la cour jeudi, l'accusé a fini par reconnaître cinq viols, ainsi qu'un sixième d'une manière plus ambiguë.
L'avocat général a expliqué proposer une fourchette de peines en raison des aveux "tardifs" de l'accusé, "en fonction de (la prise en compte par la cour) de la sincérité du remords" à laquelle il a pour autant déclaré ne pas croire. Il a demandé que cette peine soit assortie de 10 ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins, ainsi que d'une interdiction d'exercer comme professionnel de santé pendant cinq ans et une activité en lien avec les mineurs pendant 10 ans.
Depuis mardi, ce sont au total 16 femmes qui ont témoigné à la barre, parties civiles mais aussi plaignantes dont les faits dénoncés sont prescrits. Dans ces auditions, comme dans les plaidoiries de leurs avocats, la "honte", la "culpabilité" de ces femmes est revenue comme une litanie.
Ce qui a poussé Me Julien Jahan, avocat d'une des patientes, à "demander solennellement (à la cour) que cette honte puisse partir de manière définitive du côté de Valéry G., et qu'elle ne revienne plus jamais du côté des victimes".