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Essonne

"Je tiens à demander pardon": accusé de viols en Essonne, le kiné reconnaît la plupart des faits

Statue représentant la balance de la Justice.

Statue représentant la balance de la Justice. - Damien Meyer - AFP

Lors du troisième jour de son procès, le praticien de 56 ans a avoué six des sept viols pour lesquels il était accusé, dont celui de sa nièce alors âgée de seize ans.

Accusé de viols ou d'agressions sexuelles sur dix patientes ainsi que sur sa nièce, un kinésithérapeute a fini par admettre, jeudi, la quasi-totalité des faits devant la cour d'assises de l'Essonne au terme d'un interrogatoire éprouvant.

"Je tiens à demander pardon à toutes les victimes présentes ici", a déclaré en début de soirée Valéry G., questionné par son avocat, Me Laurent Caruso. "J'espère que ça va les aider cette reconnaissance. Moi aussi ça me libère d'un poids", a poursuivi le praticien de 56 ans, jugé depuis mardi à Evry.

Dans son cabinet à Villiers-sur-Orge

Les questions et relances du président de la cour auront permis à l'accusé de faire évoluer sa version au fil de l'après-midi. Alors qu'au début de l'interrogatoire, il estimait seulement avoir "vrillé" ou "dérapé", Valéry G. a fini par reconnaître clairement six des sept viols pour lesquels il comparaît, dont celui sur sa nièce en 2007. Cette dernière, en situation de grande vulnérabilité, avait alors 16 ans et lui 38.

Les viols et agressions sexuelles sur ses patientes se sont eux déroulés de 2013 à 2015 dans son cabinet à Villiers-sur-Orge. "Vous ne cessez d'en dévoiler un peu plus à chaque fois", a fait remarquer l'avocat général au masseur-kinésithérapeute.

Le praticien a toutefois continué de contester le viol de la première femme à avoir porté plainte et qui l'accuse d'une pénétration vaginale avec les doigts lors d'un rendez-vous en septembre 2015 pour des massages relatifs à des douleurs dorso-lombaires.

"C'est un prédateur sexuel"

Vêtu d'une veste de velours et d'un pantalon gris clair, Valéry G. a souvent semblé chercher ses mots, offrant à la cour des réponses parfois confuses ou incomplètes.

Quand le président l'interroge sur sa façon d'envisager l'avenir, il répond que "ça va dépendre des années de rétention qui (l)'attendent", précisant ne plus vouloir être masseur-kinésithérapeute.

"Ce qui est important pour moi, c'est que les personnes qui ont porté plainte et qui sont dans la souffrance arrivent à faire avec, à oublier, à évacuer ce que je suis ou plutôt ce que j'étais", ajoute-t-il.

Pour Emilie (prénom d'emprunt), l'une des parties civiles, la reconnaissance par Valéry G. de la majorité des viols "est un début de prise de conscience mais je persiste à dire que c'est un prédateur sexuel". "Son pardon, je n'en veux pas", ajoute la jeune femme, qui assiste au procès depuis son ouverture. Le verdict est attendu ce vendredi.

Tanguy Roman Clavelloux