Municipales 2026: Anne Hidalgo pas candidate, quel socialiste pour se lancer dans la course à la mairie de Paris?

Le duel Anne Hidalgo-Rachida Dati pronostiqué par les commentateurs depuis les dernières élections municipales en 2020 n'aura pas lieu.
Après avoir entretenu l'incertitude sur ses intentions en vue des municipales de 2026, la maire de Paris a finalement annoncé sa décision. "Je ne me présenterai pas à un troisième mandat de maire de Paris", a-t-elle indiqué ce mardi 26 novembre 2026 dans un entretien au Monde.
Tout en restant évasive, depuis quelques semaines Anne Hidalgo laissait toutefois ses proches se "préparer". Alors, dans les rangs socialistes, c'est l'effervescence et les candidatures se multiplient. "Ils sont nombreux", abonde un informateur.
Rémi Féraud, un homme discret qui doit fendre l'armure
Début novembre, lors de son déjeuner régulier avec sa garde rapprochée, elle a accordé sa préférence pour Rémi Féraud. Une confiance qu'elle réitère auprès du Monde. "Je le connais bien, je l'apprécie depuis longtemps ; il est celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris", insiste Anne Hidalgo décrivant la "solidité" et le "sérieux" de Rémi Féraud.
Mi-novembre, le sénateur socialiste, ancien maire du 10e arrondissement et patron du groupe Paris en commun au conseil de Paris nous confirmait son intérêt. "J'ai envoyé un signe", assure-t-il. Avec l'annonce d'Anne Hidalgo, ce dernier est désormais plus libre d'entrer dans la bataille pour Paris.
Décrit comme "discret", "très fin", "très intelligent" et "très bon manœuvrier". Il devra cependant "fendre l’armure" pour aller au-devant des Parisiennes et Parisiens. "Il n’a jamais cherché la notoriété", poursuit une source.
"Il fait partie des élus dont elle est très proche". Et selon une source, "il tient la corde". Mais le fait que Rémi Féraud soit poussé, "[n'est pas]un désaveu pour Lamia El Aaraje", précise l'entourage de la maire. "Il faut être le bon candidat au bon moment", assure Rémi Féraud à BFM Paris Île-de-France.
Emmanuel Grégoire déjà dans la course
En choisissant d'adouber Rémi Féraud, Anne Hidalgo tourne un peu plus le dos à son ancien premier adjoint, Emmanuel Grégoire. Devenu député l'été dernier, il a annoncé le 19 novembre dernier être officiellement candidat pour 2026, appelant à un "rassemblement de la gauche, la plus large possible".
Les discussions avec la maire de Paris étaient rompues. Son élection comme député a permis "une sortie par le haut" alors que "leurs relations s’étaient dégradées", assure un élu proche des deux. Restée silencieuse sur la candidature d'Emmanuel Grégoire, Anne Hidalgo commente ce choix dans les colonnes du Monde.
"Emmanuel Grégoire a fait le choix de partir à l'Assemblée nationale pour porter le combat contre l'extrême droite (...). On ne peut pas être candidat à tout", tranche la maire de Paris.
Dans une étude Ipsos commandée par le Parisien et publiée lundi 18 novembre, après Anne Hidalgo, c'est Emmanuel Grégoire qui apparaît comme le mieux placé à gauche pour faire "un bon maire de Paris". Rémi Féraud n'arrive qu'après Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire et David Belliard.
Mais 55% des personnes interrogées ne connaissent pas suffisamment l'ancien premier adjoint d'Anne Hidalgo pour donner une opinion. Le porte-parole des députés PS poursuit sa campagne de terrain en multipliant les opérations de tractage comme ce dimanche dans le 12e arrondissement sur le marché Aligre. "La différence de 10 points de notoriété avec Rémi Féraud montre que la pré-campagne d’Emmanuel Grégoire porte ses fruits", assure une source favorable à l'ancien premier adjoint.
Toutefois, dans les couloirs de l’Hôtel de ville, son "manque de fidélité" et de "loyauté envers la maire" le "disqualifie" selon plusieurs sources pour avoir le soutien des socialistes.
Son positionnement "trop Fauriste" au sein du PS lui est également reproché. Anne Hidalgo n’est pas sur cette ligne politique là, notamment avec ses positions sur La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon. "Ils ont fragilisé Emmanuel", regrette un membre de la majorité.
D'autres hypothèses qui s'éloignent
La première secrétaire fédérale socialiste à Paris Lamia El Araaje, 37 ans, a elle aussi été envisagée. "Elle y réfléchit", assurait une source mi-novembre. "Une hypothèse qui a existé au milieu d'autres hypothèses", confirme-t-on dans les couloirs de l'Hôtel de ville. Mais son caractère "dur" est décrié par de nombreux élus.
Toutefois, l'élue sera "loyale" et "fidèle" à la maire et se mettra derrière la personne désignée par Anne Hidalgo dans le cas où la maire ne se représenterait pas. Ce qui s'est confirmé ce mardi 26 novembre.
Elle aura néanmoins sa "patte" sur le programme en tant que première fédérale. Anne Hidalgo lui a d'ailleurs confié le travail de piloter des propositions avec la consultation "Paris 2030".
Les noms de Pierre Rabadan, 44 ans, adjoint aux sports et Éric Lejoindre, 44 ans, maire du 18e arrondissement de Paris ont aussi un temps été évoqués. Une piste qui s'éloigne là aussi, avec le soutien affirmé d'Anne Hidalgo à Rémi Féraud.
De son côté, Anne Hidalgo rappelle que le choix reviendra aux militants socialistes. "J'espère, et je souhaite, que les écologistes et les communistes se rallieront à sa candidature (de Rémi Féraud, ndlr) dès le premier tour des municipales". A ce stade, Ian Brossat, sénateur communiste et ancien adjoint au logement d'Anne Hidalgo a lui aussi annoncé sa candidature.
La maire de Paris écarte en revanche La France insoumise: "nous ne sommes pas du tout dans le même registre de valeurs".