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Décharge des directeurs d'écoles à Paris: Élisabeth Borne annonce un moratoire pour la rentrée 2025

La ministre de l'Education Elisabeth Borne, le 26 février 2025 à Paris

La ministre de l'Education Elisabeth Borne, le 26 février 2025 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Les personnels des écoles parisiennes ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines contre la fin de ce régime dérogatoire de décharge d'enseignement, en vigueur à Paris au travers d'une convention entre la ville et l'État.

La ministre de l'Education nationale a décidé "un moratoire sur les suppressions de décharge d'enseignement prévues à la rentrée 2025" pour les directeurs d'écoles parisiens, qui bénéficient actuellement d'un régime dérogatoire remis en question, a annoncé le ministère ce mardi 18 mars dans un communiqué.

Élisabeth Borne "a lancé le 27 février dernier une concertation associant le ministère, l'académie de Paris et la Ville de Paris afin de déterminer les conditions de mise en place d'un régime de décharge d'enseignement des directrices et directeurs des écoles publiques de l'académie de Paris conforme à la réglementation", indique le communiqué.

"Pour permettre à cette concertation d'aboutir dans les meilleurs délais, la ministre d'État a décidé un moratoire sur les suppressions de décharge d'enseignement prévues à la rentrée 2025", ajoute-t-il.

"C'est une très bonne nouvelle"

"C'est une très bonne nouvelle, ça va permettre d'apaiser la situation, même s'il reste le sujet du nombre trop important de fermetures de classes", a déclaré à l'AFP Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a rencontré Elisabeth Borne la semaine dernière.

De son côté, l’édile parisienne a réagi sur WhatsApp, saluant le moratoire et réaffirmant son attachement au régime parisien, aux côtés de son équipe municipale et des maires d’arrondissement.

"[Cela] permet aux directrices et directeurs de mieux accompagner les familles, d’élaborer des projets éducatifs innovants au bénéfice des enfants", a-t-elle souligné, assurant que Paris "sera partie prenante de la concertation annoncée".

"On est ravis de cette décision qui nous laisse un an pour négocier", a également réagi auprès de l’AFP Géraldine Langlade, de l'association des directeurs d'école ADE 75 qui a mené avec les syndicats la contestation contre la réforme.

Un régime dérogatoire en vigueur depuis 1982 remis en question

À Paris, depuis 1982, les directeurs d'écoles sont déchargés de leur service d'enseignement à partir de cinq classes, au lieu de 13 dans le reste du pays, et peuvent donc se consacrer entièrement à leur tâche de directeurs.

Mais ce régime spécifique n'est aujourd'hui pas "conforme à la réglementation", avait souligné Elisabeth Borne, évoquant "une forme d'impasse juridique et financière".

Elle avait mis en avant des recommandations de la Cour des comptes, qui avait exhorté l'Etat à ne plus supporter le coût financier de ce dispositif pris en charge jusqu'en 2019 par la mairie de Paris. Celui-ci a été estimé à 116 millions d'euros pour 2023-2024.

Les personnels des écoles parisiennes ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières semaines contre la fin de ce régime dérogatoire de décharge d'enseignement, en vigueur à Paris au travers d'une convention entre la ville et l'État.

Résultats de la concertation attendus fin avril

Les résultats de la concertation sont attendus pour "la fin du mois d'avril". "Il n'y a pas d'obstacle financier en tant que tel", a affirmé Patrick Bloche. Quelque 52 écoles sur les 626 de la capitale étaient ciblées par la réforme.

"On voudrait que la ministre prenne en compte la situation particulière des directeurs d'école parisiens, pris entre la mairie centrale et les 17 mairies d'arrondissements et à qui on confie beaucoup de missions sur l'organisation de l'école, les temps périscolaires et l'organisation du travail des 750 professeurs de la ville de Paris enseignant les arts plastiques, la musique, etc.", a plaidé le premier adjoint en charge de l'éducation.

"Le régime de décharges de Paris ne doit pas être considéré comme privilégié mais plutôt comme une référence", selon lui.

A.Si. avec AFP