Ecoles primaires à Paris: un millier de manifestants contre des fermetures de classes

Une salle de classe vide à Caen. - MYCHELE DANIAU / AFP
Environ un millier d'enseignants et directeurs d'écoles primaires parisiennes ont manifesté ce mardi 11 mars contre la révision de la carte scolaire parisienne qui prévoit la fermeture de 180 classes et la fin du régime spécifique de décharge des chefs d'établissement.
Les enseignants, rejoints par des parents d'élèves et quelques élus de gauche - 1.500 manifestants selon les organisateurs, 860 selon la police -, ont défilé à l'appel de plusieurs syndicats dont le principal du secteur, la FSU-Snuipp, depuis la place de la Sorbonne jusqu'au ministère de l'Éducation nationale où ils ont demandé à être reçus, sans succès. Selon les chiffres du rectorat de Paris, 18,83% des enseignants étaient grévistes.
Suppressions de postes
La carte scolaire de la rentrée 2025 prévoit la suppression de 110 postes d'enseignants, entraînant la fermeture de 180 classes, l'académie ayant revu à la baisse les 198 fermetures initialement prévues.
"L'Etat prétend améliorer le fonctionnement des écoles en France sans nous en donner les moyens", a déploré Claire Brezot, enseignante dans le primaire. La baisse démographique, argument mis en avant par l'Etat, permet "des effectifs allégés et d'accueillir au mieux les élèves", fait-elle valoir.
Les écoles publiques parisiennes ont perdu 33.689 élèves depuis 2010. A la rentrée, les prévisions font état de 3.200 élèves en moins, a précisé le rectorat qui promet le maintien d'un taux d'encadrement d'un enseignant pour 20 élèves.
Un régime "non conforme" pour les directeurs d'école
Sur les décharges des directeurs d'école, la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a demandé en février le lancement d'une concertation avec la ville de Paris "dans les plus brefs délais", évoquant un régime spécifique dans la capitale non "conforme à la réglementation". Les résultats de cette concertation sont attendus "fin avril".
La Cour des comptes avait exhorté l'État à ne plus supporter le coût financier de ce dispositif pris en charge jusqu'en 2019 par la mairie. Celui-ci a été estimé à 116 millions d'euros pour 2023-2024.
Depuis 1982, ce régime dérogatoire permet aux directeurs d'écoles de ne pas avoir à enseigner à partir de cinq classes, au lieu de treize dans le reste du pays.
Cette spécificité leur permet notamment "de s'occuper de l'accompagnement des élèves en situation de handicap, de gérer les élèves quand les enseignants sont absents ou d'harmoniser les règles de vie" dans leurs établissements à la "mixité sociale importante", explique à l'AFP Nathalie, directrice d'école maternelle en zone d'éducation prioritaire, qui n'a pas voulu donner son patronyme.
La mobilisation a eu lieu à l'occasion du Conseil départemental de l'Éducation nationale censé entériner la nouvelle carte scolaire. Mais les élus du personnel ont refusé d'y siéger, entraînant son report au 20 mars, selon Léa de Boisseuil, co-secrétaire départementale de la FSU-Snuipp Paris.