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De la couleur des LED à la logistique: comment se prépare le retour de la vasque olympique aux Tuileries

La vasque olympique durant les JO de Paris 2024

La vasque olympique durant les JO de Paris 2024 - Icon Sport

Le ballon imaginé par Mathieu Lehanneur reviendra s'installer au-dessus du jardin des Tuileries chaque été jusqu'aux Jeux olympiques de Los Angeles, en 2028.

Perché à plus de 60 mètres de hauteur, le ballon s'était installé dans le ciel parisien, illuminant les nuits des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Quelque 270.000 personnes étaient venues l'admirer en un peu plus d'un mois et demi. Pour leur plus grand bonheur, et comme le souhaitaient Emmanuel Macron et Anne Hidalgo, la vasque va faire son retour au jardin des Tuileries.

Le chef de l'État a officialisé la nouvelle en fin de semaine dernière. Le ballon chargé d'hélium survolera Paris durant les étés 2025, 2026 et 2027, a-t-il annoncé. Plus précisément de la fête de la musique, le 21 juin, à la fête du sport, le 14 septembre. En 2028 sera donné le coup d'envoi des Jeux de Los Angeles.

La vasque arborera le même visage que durant l'été 2024. "Les ajustements et optimisations qu'on est en train de regarder, c'est plus sur des éléments techniques, un peu technologiques", décrit Mathieu Lehanneur, le designer de la vasque, auprès de BFMTV.com. "Parce que les vols pendant l'été 2024 nous ont appris beaucoup. On a fait voler un prototype assez inédit."

"Tout est monté sur place"

Aujourd'hui, la vasque -haute de 30 mètres et d'un diamètre de 7 mètres- est entièrement démontée. "Elle est, de mémoire, en six ou sept parties, qui viennent s'assembler, se boulonner, se fixer ensemble", expose le concepteur.

Les composantes reposent chez des prestataires en attendant leur retour en plein cœur de Paris. Elles seront apportées par camion au jardin des Tuileries. "Tout est monté sur place", résume Mathieu Lehanneur.

L'acheminement de la vasque sera donc conduit sans que les riverains s'en rendent compte. "On n'est même pas sur des dimensions de convoi exceptionnel. On avait été vigilants là-dessus, à la fois pour des raisons de budget et de logistique, qu'on voulait essayer de réduire au maximum, mais aussi parce qu'on avait encore plus au moment des Jeux des contraintes de confidentialité", développe le concepteur.

Mathieu Lehanneur estime qu'entre dix et quinze jours de travail seront nécessaires à l'assemblage des pièces. Voire moins grâce aux enseignements tirés des Jeux. Quant au démontage, cinq jours avaient suffi à la mi-septembre 2024. Un délai similaire devrait être observé à la fin de chaque été.

De la même manière qu'entre juillet et septembre 2024, la vasque s'élèvera dans les airs le soir. Il n'est pas question qu'elle "reste dans le ciel toute la journée". Seules des conditions météorologiques défavorables, en l'occurrence des vents trop importants, pourront remettre en question le décollage. Autre élément majeur: le feu vert des autorités. "On doit demander une autorisation de vol. C'est comme un avion qui va décoller", image le concepteur.

Les opérations se dérouleront sous l'œil attentif de Matthieu Gobbi, membre de la société Aerophile, et de son équipe. Soit une dizaine de personnes mobilisées pour "désamarrer le ballon (...), prévoir, revérifier que tout est OK et ensuite faire le compte à rebours".

Jaune, blanc ou bleu, blanc, rouge?

Selon France Info, le dispositif ne pourra pas être qualifiée de "flamme olympique" en raison du règlement du Comité international olympique (CIO).

"Est-ce qu'elle restera la vasque olympique sous ce terme-là, est-ce que le CIO pourra l'accepter, honnêtement je n'en sais rien", s'interroge Mathieu Lehanneur. "Peut-être effectivement qu'il faudra lui trouver un nom. Est-ce que le nom viendra du public, je ne sais pas. Ce n'est pas le plus gros problème qu'on aura à gérer."

D'autres interrogations restent à trancher, à l'image de la couleur des LED qui habilleront la vasque. Du jaune? Du blanc? Les couleurs du drapeau français? Le CIO n'est pas fondamentalement opposé à ces hypothèses, relate l'artiste, assurant que le comité est "même très heureux (...) que, dans le cadre de l'héritage des Jeux, il reste un élément comme ça".

"Ils sont plutôt ouverts pour qu'on puisse, à des moments, avoir la même teinte, la même flamme olympique, même si on n'est pas sur une flamme à combustible telle qu'on la connaît. Sans doute pas pendant l'ensemble de l'été. Il y aura sûrement un mix", poursuit Mathieu Lehanneur. "Il y avait eu une mise en place en bleu, blanc, rouge pendant la fête du sport. Ça peut être une option sur certains moments -14 juillet, fête du sport ou autre-, mais sans doute pas pendant toute la durée de la mise en place."

Quel budget?

Quel budget est prévu pour organiser le retour de la vasque dans la capitale? France Info rapporte que "le coût de la remise en fonction du dispositif est estimé à 2,5 millions d'euros". Une enveloppe qui pourrait être "financée en partie par les excédents de budget dégagés par le Comité d'organisation des Jeux de Paris (Cojo)", amené à être dissous dans les prochains mois.

Mathieu Lehanneur ignore si ces prévisions budgétaires sont justes, mais ne serait pas étonné que la facture soit partagée, notamment, entre EDF, partenaire de la vasque, et les pouvoirs publics.

Si l'exploitation et l'entretien requièrent une main d'œuvre permanente, la vasque est en revanche peu consommatrice en électricité. Environ 25 kilowatts par heure (kWh), rappelle Le Figaro. "L’équivalent de la consommation de 25 fours électriques. C’est vraiment très peu", avait illustré Luc Rémont, le PDG d’EDF. Soit un coût d’environ 6 euros par jour.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions