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Paris Île-de-France

Crack: les maires d'Aubervilliers et de Pantin restent mobilisés malgré le rejet de leur recours

Manifestation contre l'implantation d'usagers du crack, le 29 septembre 2021 à Pantin

Manifestation contre l'implantation d'usagers du crack, le 29 septembre 2021 à Pantin - ALAIN JOCARD © 2019 AFP

Les élus Karine Franclet et Bertrand Kern attendent "le jugement au fond de la légalité de l'arrêté du Préfet de police" de Paris qui a permis le déplacement des toxicomanes des jardins d'Eole vers un square à la lisière de la Seine-Saint-Denis.

"Nous restons mobilisés" a réagi sur Twitter la maire d'Aubervilliers, Karine Franclet. Après le rejet de son recours déposé auprès du Tribunal administratif de Paris avec le maire de Pantin, Bertrand Kern, contestant l'installation depuis plus d'un mois de toxicomanes à la lisière de la Seine-Saint-Denis, les deux élus d'Île-de-France ne baissent pas les bras.

Karine Franclet et Bertrand Kern ont partagé sur les réseaux sociaux un communiqué de presse vendredi indiquant qu'ils prenaient "acte de la décision" du Tribunal administratif de Paris et qu'ils attendaient "maintenant le jugement au fond de la légalité de l'arrêté du Préfet de police".

"Des troubles à l'ordre publics"

Dans l'arrêté en cause, daté du 24 septembre, Didier Lallement ordonnait le déplacement de toxicomanes du quartier des jardins d'Eole, dans le nord-est de Paris, vers un square de la porte de la Villette proche d’Aubervilliers et de Pantin.

Face à cette décision contestée par les habitants du quartier et certains élus, les maires des deux villes demandaient son annulation car elle ne répond pas à "la situation catastrophique de ces usagers du crack pour les soigner et pour nous protéger".

La juge des référés a estimé jeudi que "la condition d'urgence ne peut être regardée comme satisfaite" dans ce dossier, mais a reconnu des "troubles à l'ordre public subis par les habitants" de deux villes.

L'attente d'une "réponse politique"

Outre l'attente d'un jugement au fond de la légalité de l'arrêté, les maires de Pantin et d'Aubervilliers ont aussi réitéré leur demande de "réponse politique" sur ce dossier. Ils attendent notamment une réponse du préfet d'Île-de-France et du Premier ministre, qu'ils ont déjà essayé d'interpeller avec d'autres élus.

"Nous sommes mobilisés pour la prise en charge médicale, sanitaire et sociale des consommateurs de crack et pour que la police soit présente dans les quartiers pour empêcher les nuisances et les agressions liées notamment à cette installation aux abords directs d'Aubervilliers et Pantin" ont encore martelé les maires dans leur communiqué.

"Une action coup de poing"

Le collectif 93 Anti-Crack, qui organise régulièrement des manifestations contre l'installation des consommateurs de crack en Seine-Saint-Denis, ne compte pas non plus s'arrêter à la décision du Tribunal administratif.

"Nous préparons une action coup de poing [...] Réservez votre mercredi 3 novembre" a prévenu le collectif sur Twitter.

Emilie Roussey