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Paris Île-de-France

Crack: le recours en justice des villes de Paris, Pantin et Aubervilliers rejeté

Evacuation par la police de consommateurs de crack d'un campement de fortune Porte de la Villette à Paris, le 24 janvier 2022 (image d'illustration)

Evacuation par la police de consommateurs de crack d'un campement de fortune Porte de la Villette à Paris, le 24 janvier 2022 (image d'illustration) - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP

"La condition d'urgence" exigée par la requête en référé, déposée en février par les trois municipalités et le conseil départemental, "n'est pas remplie", ont estimé les juges.

Le tribunal administratif a rejeté le recours des mairies de Paris, Pantin et Aubervilliers, ainsi que du département de Seine-Saint-Denis, visant à obliger l'État à proposer un hébergement et un suivi médico-social à tous les consommateurs de crack installés dans un square porte de la Villette.

"La condition d'urgence" exigée par la requête en référé, déposée en février par les trois municipalités et le conseil départemental, "n'est pas remplie", ont estimé les juges, selon leur ordonnance du 18 mars consultée lundi par l'AFP.

Le tribunal administratif a relevé les "diligences déployées par les services de l'État avec la ville de Paris et les acteurs sociaux" pour la prise en charge des toxicomanes, citant notamment le "plan crack" qui, entre 2019 et 2022, a mobilisé 25 millions d'euros.

"Le nombre de consommateurs de crack dormant sur le site du square de la porte de la Villette car ne disposant pas d'hébergement peut être estimé à une cinquantaine de personnes", soulignent également les juges pour justifier l'absence d'urgence.

Une décision qui "n'est pas une grosse surprise"

Cette décision "n'est pas une grosse surprise", a réagi auprès de l'AFP, le maire (PS) du 19e arrondissement François Dagnaud. Sur le fond, l'élu déplore la "relation conflictuelle" entre l'État et les collectivités, et demande "que l'État assume ses responsabilités".

Depuis septembre, entre 150 à 200 toxicomanes ont été déplacés vers ce square du nord-est de la capitale afin de soulager les Jardins d'Eole (18e), précédent point de regroupement.

Le 1er février, les services de l'État avaient annoncé le financement de 70 places d'hébergement supplémentaires pour ces toxicomanes, correspondant au nombre de toxicomanes dormant en permanence sur place, et porté à 510 le nombre total de places financées par le plan crack.

Fin janvier, le préfet de police Didier Lallement avait annoncé vouloir déplacer ce même groupe de toxicomanes du nord-est parisien, leur quartier historique, vers une friche ferroviaire de Bercy (sud-est).

Il avait renoncé trois jours plus tard devant la "virulente opposition" de la mairie de Paris, rejointe par les élus de droite du Val-de-Marne.

A.F avec AFP