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Déplacement des toxicomanes à Paris: la préfecture annonce une réunion "plan crack" mardi prochain

Le terrain mis à disposition par la SNCF pour installer les toxicomanes dans le 12e arrondissement.

Le terrain mis à disposition par la SNCF pour installer les toxicomanes dans le 12e arrondissement. - BFM Paris

Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo, s'est réjouit ce mercredi de cette décision. Il s'oppose au transfert des consommateurs de crack de la Porte de la Villette vers le 12e arrondissement.

Les travaux de sécurisation du site n'ont pas eu le temps de débuter que la polémique, elle, n'a pas tardé à s'embraser. La mairie de Paris est vent debout contre l'idée d'un transfert des toxicomanes actuellement installés Porte de la Villette (19e arrondissement) vers un terrain prêté par la SNCF à la préfecture de police localisé dans le 12e arrondissement.

Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo, a appelé ce mercredi matin à l'organisation d'une "réunion en urgence" avec les autorités compétentes pour geler ce projet. Appel visiblement entendu. L'État organisera "une nouvelle réunion du comité de pilotage du plan crack avec la ville de Paris le mardi 1er février 2022", a indiqué la préfecture d'Île-de-France dans l'après-midi. La préfecture de police et l'Agence régionale de Santé francilienne prendront également part aux discussions.

"Je me réjouis de cette réunion d’urgence pour faire un point sur la situation des consommateurs de crack. Les habitants doivent être protégés, les usagers pris en charge", a réagi Emmanuel Grégoire sur Twitter.

"Inadmissible"

Le bras droit d'Anne Hidalgo n'est pas le seul membre de la majorité municipale à avoir fustigé l'idée d'installer les toxicomanes sur une parcelle située à l’intersection de deux faisceaux ferroviaires et du boulevard Poniatowski.

"C'est toujours le même système, c'est-à-dire qu'au lieu de soigner, au lieu de prendre en charge et de trouver une solution pérenne, et bien on les transfère. C'est de pire en pire. C'est inadmissible comme politique", a lancé Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé, au micro de BFM Paris.

Emmanuelle Pierre-Marie, édile écologiste du 12e arrondissement, a de son côté qualifié d'"inhumain" "le transfert forcé de populations fragilisées dans un environnement inconnu derrière une 'cloture sécurisée'".

Vers une "suspension de l'opération"?

La préfecture de police considère pour sa part que le lieu choisi correspond à un cahier des charges bien précis, à savoir qu'il est jugé distant des quartiers résidentiels et commerçants, mais accessible aux services sanitaires et sociaux.

Cependant, cet argumentaire peine même à convaincre les élus de la majorité à l'Assemblée nationale. Laetitia Avia, députée de Paris et vice-présidente du bureau exécutif de La République en Marche, a fait part sur Twitter de son "désaccord" avec le projet, militant pour une "suspension de toute opération envisagée". L'idée émanait pourtant de la préfecture de police de Paris, sous l'autorité du ministère de l'Intérieur.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions