Crack à Paris: le groupe écologiste demande la démolition du mur construit au niveau du square Forceval

Un mur érigé entre Paris et la Seine-Saint-Denis pour éviter le trafic et la consommation de crack dans la capitale, le 27 septembre 2021. - Thomas SAMSON © 2019 AFP
La mesure se voulait temporaire. Elle dure désormais depuis près de deux ans. Face à cette situation, le groupe écologiste au Conseil de Paris considère que la préfecture de police doit "procéder le plus rapidement possible à la destruction du mur" qui sépare le 19e arrondissement de la Seine-Saint-Denis.
Pour eux, dans leur voeu, plus rien ne justifie de la présence de ce mur, car "les consommateurs de crack du square Forceval ont été évacués par les forces de l'ordre le 5 octobre 2022". Au Conseil de Paris ce mercredi, Alice Timsit est intervenue à ce sujet.
Un mur décrié
En septembre 2021, les autorités avaient lancé la construction d'un mur pour empêcher la circulation et le stationnement des toxicomanes dans le tunnel du passage Forceval, situé sous le périphérique, à la lisière de différentes communes de Seine-Saint-Denis comme Pantin et Aubervilliers.
Un an après, le campement de consommateurs de stupéfiants situé au square Forceval, est démantelé. Au moins 300 toxicomanes y vivaient.
Décrit comme un "lieu temporaire" par Didier Lallement, l'ancien préfet de police de Paris, destiné à accueillir les toxicomanes après l'évacuation des Jardins d'Éole (18e arrondissement), le campement avait suscité la colère des élus et des habitants, dénonçant pêle-mêle des agressions, des vols et un sentiment d'insécurité.
"Symboliquement, faire tomber ce mur"
Le groupe écologiste souhaite faire "symboliquement, tomber ce mur" et faciliter les passages des habitants.
"C'est vécu comme une humiliation par les riverains et les riveraines parce que c'est une séparation supplémentaire entre ces communes limitrophes. On qualifie même ce mur de mur de la honte", explique Alice Timsit, conseillère écologiste à la mairie de Paris au micro de BFM Paris Ile-de-France.
Tous les groupes de la majorité sont alignés avec l'idée de la disparition du mur du square Forceval, confirme la mairie de Paris à BFM Paris Ile-de-France. Tout comme les conseils d'arrondissement de Pantin et d'Aubervilliers qui se sont prononcés en ce sens.
Le coût de construction du mur remis en question
Le groupe écologiste veut "s'assurer que la totalité des coûts de destruction du mur et de remise en état du tunnel soient à la charge de la préfecture de police de Paris, via le budget de l'État".
Le groupe politique dénonce surtout que la préfecture de police "sans justification comptable solide, a fait inscrire la dépense de construction du mur (35.926 euros), au compte administratif 2022 du budget spécial de la préfecture de police de Paris. Un budget largement abondé par la Ville de Paris".
Le square est actuellement remis en état avec un "nettoyage en profondeur, pose de terre végétale, abattage d'arbres pour des raisons de sécurité et prévoit des plantations d'arbustes, un engazonnement et la pose d'une petite barrière basse de parc", justifie le groupe écologiste.
Les élus qui portent le vœu expliquent, qu'il "y a donc de la place (dans le tunnel) pour qu'un tiers lieu s'y installe tout en garantissant un passage dans les deux sens pour les cyclistes et les piétons".
"L’ouverture du tunnel est suspendue à la présentation d’un projet. Cette ouverture du tunnel se fera en étant accompagné par un dispositif de sécurisation adapté", précise la préfecture de police à BFM Paris-IDF.