Covid-19: les hôpitaux d'Île-de-France redoutent une quatrième vague

Le manque d'effectifs, dû aux vacances estivales, ne permet pas d'ouvrir de nouveaux lits de réanimation.

Le directeur de l'ARS Ile-de-France, Aurélien Rousseau, alerte sur la situation épidémique dans la région. La quatrième vague de Covid-19 présentera "un risque majeur" pour les hôpitaux si elle arrive dès le mois d'août. En effet, c'est une période de pénurie d'effectifs puisqu'une partie du personnel soignant sera en congé.

Résultat, dans certains hôpitaux franciliens, on craint d'être submergé par une nouvelle vague épidémique. À l'hôpital Avicienne de Bobigny, Romain Brune, médecin réanimateur, a dû prendre en charge un père de 43 ans sans comorbidités et non-vacciné.

"C'était un moment très difficile parce que j'étais avec sa femme. Lui, je voyais la détresse dans son regard. J'ai ressenti énormément de frustration et de peine pour ce monsieur puisqu'on avait l'arme pour que ça n'arrive pas et malheureusement il ne l'a pas utilisée", juge l'urgentiste.

Manque de personnel

Ces patients qui voulaient attendre avant de se faire vacciner, le professeur Stéphane Gaudry en voit de plus en plus en réanimation et ils arrivent à un moment où l'hôpital va manquer de bras.

"Cette fois il va falloir faire avec moins de lits que la norme hors vacances. Tous les étés en France, on ferme des lits de réanimation pour permettre au personnel de partir se reposer", explique-t-il.

Du repos, ses collègues en ont bien besoin et pour eux, plus question de repousser les vacances. "Il y a eu aucune reconnaissance du travail qui a été effectué", estime le professeur.

"Pour la quatrième vague, ils n'ont pas du tout envie de refaire les exploits qu'ils ont faits précédemment. Il n'y a pas de raison qu'on annule nos vacances et qu'à nouveau nos enfants subissent ça", fait valoir Stéphane Gaudry.

Le professeur insiste, il faut se faire vacciner. Dans son service, 100% des patients Covid ne l'étaient pas.

Alicia Foricher