Courbevoie: le conseil municipal vote le changement de nom du parvis Abbé Pierre, lieu de son célèbre discours de 1954

L'abbé Pierre, le 16 septembre 2002 à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais - PHILIPPE HUGUEN
C'était une proposition du maire Jacques Kossowski (LR), et elle a été totalement suivie. À Courbevoie (Hauts-de-Seine), lundi 7 octobre, le conseil municipal a voté à l'unanimité la décision de renommer le parvis de l'église Saint-Pierre Saint-Paul, afin de lui retirer le nom de l'abbé Pierre.
Comme expliqué par Le Parisien, l'assemblée municipale courbevoisienne a fait suite à la proposition lancée le 18 septembre dernier par l'édile, dans le but de renommer le lieu en "Parvis de l'appel du 1er février 1954".
Un discours qui a rendu l'abbé Pierre célèbre
Cette date du 1er février 1954 fait écho au célèbre discours du prêtre lancé sur ce même parvis de l'église de Courbevoie, afin de venir en aide aux personnes sans domicile fixe après la mort d'une femme morte gelée dans la nuit, "à 3 heures sur le boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel on l'avait expulsée".
Un cri du cœur en faveur des plus démunis qui gardera donc son empreinte sur le parvis de l'église, mais qui n'aura donc plus la dénomination de l'abbé Pierre, visé dernièrement par de multiples accusations de violences sexuelles.
Mort en 2007, le co-fondateur d'Emmaüs aurait, selon plus d'une vingtaine de témoignages de victimes dont la fondation Emmaüs s'est fait l'écho, commis des agressions sexuelles et des viols tout au long de sa vie.
L'abbé Pierre aurait déjà été au centre de plaintes de plusieurs femmes en 1955, selon des lettres exhumées par Radio France. Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Éric de Moulins-Beaufort a reconnu mi-septembre qu'"il est désormais établi que, dès 1955-1957, quelques évêques au moins ont su que l'abbé Pierre avait un comportement grave à l’égard des femmes".