Conducteurs de bus: 50 à 100 recrutements par semaine, "insuffisant" pour les transporteurs en Île-de-France

"Nous avons 800 postes de conducteurs à pourvoir", s'inquiète Youenn Dupuis, administrateur général d'Optile, l'organisation professionnelle des transports franciliens, invité ce mercredi de BFM Paris Île-de-France. Ce chiffre ne concerne que les entreprises opérant les lignes de bus de la grande couronne et s'ajoute à d'autres manques, notamment à la RATP.
"Les recrutements sont continus évidemment mais nous sommes confrontés à une pénurie et à une difficulté de trouver des candidats", poursuit Youenn Dupuis.
Entre 50 et 100 conducteurs sont recrutés chaque semaine, "mais il faut aussi remplacer les personnels qui sont amenés à quitter nos entreprises". Ce rythme reste "insuffisant" et il faut, selon Youenn Dupuis, "accélérer le recrutement".
D'autant que les nouveaux arrivants ne sont pas opérationnels tout de suite. "Trois à quatre mois" sont nécessaires du point de vue de la formation et à ce temps s'ajoutent "la délivrance des permis de conduire et des diplômes nécessaires". L'administrateur général d'Optile "en appelle à l'État pour accélérer ces délais administratifs".
Des conditions de travail difficiles
Selon Youenn Dupuis, ce n'est pas la rémunération qui pose problème dans l'attractivité du métier, avec 2500 euros brut par mois en moyenne, mais les conditions de travail avec des horaires décalés.
"On est sur un service pratiquement 24 heures sur 24, le samedi et le dimanche. Certains commencent tôt, d'autres finissent tard", ajoute-t-il.
L'administrateur général souhaite "travailler" pour "construire un rythme de travail plus adapté au rythme de chacun". 11.500 salariés travaillent au sein des entreprises membres d'Optile.
Cette pénurie de conducteurs de bus entraîne des problèmes dans les lignes de transport scolaire, comme en Seine-et-Marne où des collégiens doivent se débrouiller depuis la rentrée scolaire.