Rhône: les entreprises de transport s'organisent face à la pénurie de chauffeurs de cars scolaires

Le secteur manque cruellement de bras. A quelques jours de la rentrée, les transports scolaires en Auvergne-Rhône-Alpes sont à la peine: pour assurer l'intégralité du service, ils ont besoin d'environ un millier de chauffeurs supplémentaires. Depuis la crise sanitaire, 5000 d'entre eux ont en effet quitté la profession.
"Aujourd'hui, sur nos sites de Genas et Crémieu, il va nous manquer à peu près une trentaine de conducteurs", illustre Aurélien Berthelet, directeur général des Transports Berthelet et administrateur de la Fédération nationale des transports de voyageurs.
Son entreprise emploie 250 conducteurs, quand 280 sont nécessaires pour assurer de manière optimale le ramassage scolaire dans l'est lyonnais. Pour pallier le problème et assurer sa mission de service public, il a néanmoins trouvé une solution temporaire: "des salariés au sein de l'entreprise, qui sont extrêmement impliqués et qui ont le permis de transports en commun mais qui ne sont pas des conducteurs".
"Par exemple, le personnel de maintenance, le personnel de formation, le personnel de contrôle vont prendre le volant pour pouvoir réaliser un certain nombre de services", explique-t-il.
Pour économiser des besoins en conducteurs, le dirigeant envisage également de fusionner des tournées de ramassage, même si cette option engendre une dégradation de la qualité de service.
7500 postes vacants
Afin de trouver des solutions pérennes, Aurélien Berthelet et la Fédération nationale des transports de voyageurs demandent l'ouverture des discussions avec l'Education nationale.
"Comme on l'a fait pendant la période de Covid, mais dans l'urgence, maintenant ça va être de pouvoir organiser correctement les horaires de rentrée des différents établissements scolaires pour que nous puissions mieux enchaîner les différents services de transports scolaires et donc économiser des ressources".
L'ensemble du territoire national fait actuellement face à une pénurie de chauffeurs de bus de transports scolaires. Horaires coupés, bas salaires... A l'instar de la restauration, de nombreux conducteurs ont changé de métier à la faveur de la crise sanitaire pour retrouver un cadre de travail plus stable. Pour l'heure, 7500 postes restent désespérément vacants.