Collège Stanislas: la commission d'enquête va interroger les inspecteurs qui ont investigué sur l'établissement

Collège Stanislas à Paris (illustration). - AFP
Un courrier reçu par la commission d'enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires l'a poussé à prendre une décision importante concernant le collège Stanislas: les inspecteurs de l'Éducation nationale qui avaient mené en 2023 une enquête dans cet établissement vont être auditionnés.
En effet, la présidente de la commission d'enquête a indiqué, ce mardi 29 avril, que des nouveaux éléments "prouvent que le rapport a été plutôt édulcoré".
"J'ai reçu en tant que présidente un courrier d'une inspectrice qui a inspecté le lycée Stanislas et dont le rapport a eu lieu au mois d'août 2023. Dans ce courrier, cette inspectrice nous apporte des éléments qui nous poussent à auditionner le corps d'inspection et donc les quatre inspecteurs qui ont inspecté Stanislas", a indiqué lors d'un point presse à l'Assemblée la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi.
"Une bombe"
"Dans ce courrier, on a des éléments qui prouvent que le rapport a été plutôt édulcoré par rapport aux témoignages recueillis lors de cette inspection, et notamment autour de l'homophobie dans l'établissement", a-t-elle ajouté.
Le député Paul Vannier (LFI), l'un des deux corapporteurs de la commission, a précisé que cette audition aurait lieu le 21 mai. Il a estimé que le courrier de cette inspectrice, aujourd'hui à la retraite, était "une bombe".
"Ce courrier révèle des dysfonctionnements majeurs (...) de l'Inspection générale", a-t-il encore dit. "Il y a manifestement une Inspection générale qui apparaît sous tutelle, donc la question est de savoir de qui, comment, pourquoi".
Mediapart avait dévoilé début 2024 un rapport de l'Inspection générale de l'Education (IGESR), daté de juillet 2023 et remis alors que Gabriel Attal était ministre, qui relevait "des dérives" dans cet établissement, notamment dans l'application de son contrat d'association avec l'État.
Des PV d'entretiens absents du rapport final
Ces révélations avaient amené la mairie de Paris à suspendre une subvention annuelle, depuis rétablie.
Lors de l'audition début avril de l'actuelle directrice de l'Inspection générale Dominique Marchand devant la commission, Paul Vannier avait souligné que les procès-verbaux des entretiens menés lors de l'inspection générale à Stanislas avec des parents d'élèves et des élèves avaient fait état d'attitudes racistes et homophobes répétées, qui ne figuraient pas dans le rapport final. Dominique Marchand n'avait pas su expliquer pourquoi.
La semaine précédente, Caroline Pascal, actuelle directrice de l'enseignement scolaire (Dgesco), numéro 2 du ministère, et directrice de l'IGESR à l'époque, avait estimé que le rapport sur Stanislas ne présentait pas de signes d'homophobie "systémique".